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BACK 2 CLASSICS: "LES DIABOLIQUES" (1954)

BACK 2 CLASSICS: "LES DIABOLIQUES" (1954)

Cinéaste à la réputation de perfectionniste, voire de tyran, Henri-Georges Clouzot a marqué le septième art français de son empreinte. Le réalisateur du "Salaire de la Peur", auteur également de pièces maîtresses du cinéma français, comme "Le Corbeau" ou "Quai des Orfèvres", fut récompensé du Prix Louis-Delluc pour "Les Diaboliques", un thriller plein de noirceur, jetant un regard bien pessimiste sur l’humanité. Portraitiste d’un monde bien sombre et d’humanités souvent peu reluisantes, Henri-Georges Clouzot s’offre avec ce film une des pièces maîtresses de sa filmographie.

Adapté du roman "Celle qui n’était plus" du duo Boileau-Narcejac (ces romanciers seront à nouveau adaptés quelques années plus tard par Alfred Hitchcock avec "Sueurs Froides/Vertigo"), "Les Diaboliques" est un machiavélique jeu de dupes. Il est délicat d’en proposer un résumé, sous peine de priver ceux qui ne l’auraient pas encore vu des surprises que leur réserve le scénario. Sachez tout de même que l’histoire des "Diaboliques" prend place dans une école, dont le directeur malmène fort son épouse (qui officie dans cette école, dont elle est propriétaire), tout en la trompant avec une autre femme, elle aussi employée dans l’établissement. Quand les deux femmes décident de s’unir pour tuer le monstrueux mari, elles s’engagent sur un terrifiant chemin.

BACK 2 CLASSICS: "LES DIABOLIQUES" (1954)

Sans recourir (ou presque) à l’utilisation de la musique, Henri-Georges Clouzot livre avec "Les Diaboliques" un thriller… Diabolique, en avance sur son temps, utilisant le concept de twist final bien avant qu’il soit célébré par des cinéastes pas encore nés à l’époque. Plus fort encore, Clouzot, une fois le film terminé, implore ses spectateurs de ne rien dévoiler à leurs proches (et donc d’être "Diaboliques" !), afin de préserver le suspense. Pionnier dans sa maîtrise de la tension et de la mise en scène, le cinéaste s’est forgé une réputation qu’il ne démentira jamais. A son service, des acteurs prodigieux, de Simone Signoret à Paul Meurisse, sans oublier la fragile Véra Clouzot (que son réalisateur de mari n’hésitait pas à malmener lors du tournage), ainsi que Charles Vanel, Michel Serrault, Noël Rocquevert, jouent la sombre partition qui leur est offerte et entraînent le spectateur dans un scénario malicieux.

Bien avant nombre de thrillers, "Les Diaboliques" témoigne d’un immense savoir-faire. A ce titre, il a marqué nombre de cinéphiles et mérite d’être (re)découvert par certains autres. S’il fut l’objet d’un remake pas forcément indispensable ("Diabolique" de Jeremiah Chechik, en 1996, avec dans les rôles principaux Isabelle Adjani, Sharon Stone et Chazz Palminteri), c’est l’original qui reste gravé dans les mémoires.

Remerciements à Unifrance & Laurent de "Deuxième Séance" (http://deuxiemeseance.blogspot.fr)

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