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CRITIQUE: "LE CAS RICHARD JEWELL"

CRITIQUE: "LE CAS RICHARD JEWELL"

En 1996, Richard Jewell fait partie de l'équipe chargée de la sécurité des Jeux Olympiques d'Atlanta. Il est l'un des premiers à alerter de la présence d'une bombe et à sauver des vies. Mais il se retrouve bientôt suspecté... de terrorisme, passant du statut de héros à celui d'homme le plus détesté des Etats-Unis. Il fut innocenté trois mois plus tard par le FBI mais sa réputation ne fut jamais complètement rétablie, sa santé étant endommagée par l'expérience.

 

"Le Cas Richard Jewell", 38ème long métrage réalisé par Clint Eastwood, sans Clint, mais avec Paul Walter Hauser, Sam Rockwell, Olivia Wilde, Kathy Bates & Jon Hamm. Une adaptation cinématographique signée Billy Ray, d'après l'article "American Nightmare: The Ballad of Richard Jewell" de Marie Brenner (Vanity Fair, 1997) ainsi que du livre "The Suspect" de Kent Alexander & Kevin Salwen. Pour l’anecdote, en 2014, le cinéaste Paul Greengrass était rattaché à la pré-production du projet, alors que Jonah Hill était pressenti pour interpréter le rôle de Richard Jewell et que Leonardo DiCaprio devait jouer le rôle de son avocat - finalement, ces deux derniers finiront producteurs du film. En 2019, Clint Eastwood reprend en main la production, pour débuter le tournage au printemps de la même année.​​​

CRITIQUE: "LE CAS RICHARD JEWELL"

Clint Eastwood revient, avec ce drame biographique et historique, sur la figure d'un énième héros patriote, estampillé Made in USA ("American Sniper"). Richard Jewell, cet homme stéréotype de l'américain blanc obèse, vivant avec sa mère, qui suit son instinct pour rétablir une certaine justice mais qui se confronte malgré lui à l'ordre et la bureaucratie. Vrai gentil de son état, on le découvre en train de comprendre ce qu'il va subir tout en cherchant à se défendre, victime malgré son innocence - et son avocat s'en amuse. D'ailleurs, le scénario n'est pas exempt de certaines pointes d'humour à ce sujet, et en particulier dans les dialogues ("Gran Torino").

 

Dès le début du film, Clint Eastwood prend le parti de nous montrer la chronologie des faits, tels qu'ils se sont déroulés à l'époque - choisissant de coller au plus près de la réalité. A cet égard, on reste épaté par la reconstitution fidèle des décors, costumes et accessoires - en l'occurrence, celle des années 90. Une crédibilité assurée dans son atmosphère ("Mystic River"), mais également dans sa maîtrise technique, jusqu'à la direction de son casting cinq étoiles (mentions spéciales à Kathy Bates et Sam Rockwell, formidable!). "Le Cas Richard Jewell" sait nous offrir de vraies prouesses cinématographiques, comme par exemples, le climax de l'explosion de la bombe ou le montage parallèle entre le chrono' d'une performance d'un champion olympique et l'enquête téléphonique de l'avocat.

 

Dans le fond comme dans la forme, un vrai bon moment de cinéma. Reflet d'une société étasunienne en pleine tourmente (éducation, malnutrition, armes, fake news), "Le Cas Richard Jewell" retrace l'histoire bouleversante d'un honneur sali, accusé à tort, dans un hommage juste et exalté.

 

NOTE: ★★★★☆ 4/5

 

Courtesy of Warner Bros. Pictures France

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