27 Avril 2020
Tiré du récit de Joseph Kessel, "L’Armée Des Ombres" est sans doute le film de référence sur la résistance française pendant l’occupation allemande. Réalisé par Jean-Pierre Melville, dont les films noirs font partie des classiques du cinéma français, ce long métrage fut l'un des premiers à évoquer cette période sombre de l'histoire française.
Dès le début, Melville brise un tabou en étant le premier à filmer une colonne allemande sur les Champs-Elysées. Et, durant tout le film, il ne fera aucune concession dans un sens ou dans l’autre. Les résistants, héros de l'ombre dans une époque de sinistre mémoire, sont dépeints sans fioritures, dans leurs actes de bravoure et leurs petites lâchetés. Réaliste et froid, ce film ne prend aucune précaution avec son spectateur. En adaptant fidèlement le roman d'origine, Melville y ajoute quelques éléments venus de son passé de résistant, donnant à son long métrage encore plus de réalisme.
Si l’ambiance, sur le tournage, fut déplorable (Lino Ventura et Jean-Pierre Melville ne s’adressaient même plus la parole), le résultat à l’écran est remarquable. Les images, souvent froides et sales, du chef-opérateur Pierre Lhomme, retranscrivent le quotidien de ces héros de l’ombre avec une précision d’orfèvre. Assez ironiquement, l'un des morceaux utilisés pour la bande originale traversera les décennies en devenant le générique de la vénérable émission, "Les Dossiers De L'Écran".
La distribution est en tout point remarquable. Hormis le déjà cité et toujours grandiose Lino Ventura, on notera les prestations de Simone Signoret, Paul Meurisse, Jean-Pierre Cassel, Paul Crauchet ou Christian Barbier. Habités par leurs personnages, ces immenses acteurs leur donnent vie, inspirant l'immense respect dû à ces héros de l'ombre.
Remerciements à Arte Cinéma & Laurent avec "Deuxième Séance" (http://deuxiemeseance.over-blog.com)
Commenter cet article