25 Novembre 2015
Synopsis: "Le scientifique aux méthodes radicales Victor Frankenstein et son tout aussi brillant protégé Igor Strausman partagent une vision noble : celle d'aider l'humanité à travers leurs recherches innovantes sur l'immortalité."
Sorte (France): 25 Novembre 2015
Critique
Un scientifique ne se reposant jamais sur ses acquis, la science évolue naturellement vers le progrès. C'est là l'argument de Victor Frankenstein qui se défend autour de lui de pouvoir redonner la vie aux morts. Mais n'est-ce pas contre nature ? Faut-il y voir de la sorcellerie ? La fée électricité ne relevait-elle pas, elle aussi en son temps, de la magie pour ses premiers témoins ? Voilà une des trames principales du film, sur laquelle débattent les personnages, en plein époque de la Révolution Industrielle. Seulement, une fois que les enjeux sont rapidement posés, le film n'est plus qu'un enchaînement de scènes d'actions invraisemblables et prévisibles. Le réalisateur veut reprendre un style, déjà vu. Résultat, on est face à un mauvais "Sherlock Holmes" couplé à du "Van Helsing"... Cela se veut pimpant (en apparence seulement).
Voilà qu'on nous sert une panoplie d'effets spéciaux, qui tente de faire diversion sur une intrigue faible et creuse. Rien n'y est crédible, et surtout pas la reconstitution, minable, de ce Londres de Dickens, sur fond vert. Et comme, notre esprit s'échappe un peu de l'histoire, on se surprend même à penser au moment de son apparition que la "créature" a peut-être des faux airs de Dino (Shirley et Dino). Le rythme est plombé par une accumulation de ralentis pendant les scènes d'actions, avec lesquelles le réalisateur espèrait sûrement se donner un genre. Une des scènes les plus ratées, c'est probablement l'ouverture (c'est bien dommage !) puisque la poursuite dans le cirque tient carrément du grotesque. 1H45 plus tard, le film tente de recaptiver notre attention, avec "LA" révélation: malgré sa personnalité à tendance légèrement psychopathe et perverse, Victor Frankenstein n'est pas le vrai vilain de l'histoire (sans rire !). Selon une analyse psychologique de cuisine, sérieusement menée, toutes les réponses se trouvent dans son enfance et d'un traumatisme vécu autrefois... Il ne fallait pas aller chercher bien loin.
La personnalité trouble et passionnante du personnage aurait pu être mieux explorée, et ce n'est pas faire honneur à la très bonne interprétation de James McAvoy, mais qui finit pas manquer de souffle. C'est finalement Igor (Daniel Radcliffe) qui tient le premier rôle. Les deux ou trois autres personnages secondaires, quant à eux, se baladent et cherchent leur place... Andrew Scott, policier de Scotland Yard, aurait pu explorer les tréfonds de son personnage, mais non. Au lieu de cela, on dirait un simple illuminé. Jessica Brown Findlay interpète, à merveille, le rôle qui fait tapisserie: elle est belle, intelligente, sauf que personne ne l'écoute alors elle n'a rien à faire. On veut bien faire l'impasse sur les erreurs de style du réalisateur. La réadaptation de ce célèbrissime roman de Mary Shelley, est hardue. Cela ne dépasse pas le pur divertissement, et on en restera là. Docteur Frankenstein est donc un film prévisible mais sûr de lui. Ah tiens ? L'unique surprise, c'est à la dernière minute, lorsqu'on apprend que le savant fou "reviendra"... Mauvaise nouvelle.
Note: (2/5)
Courtesy of Twentieth Century Fox France
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