9 Juin 2016
Synopsis: "Une jeune fille débarque à Los Angeles. Son rêve est de devenir mannequin. Son ascension fulgurante et sa pureté suscitent jalousies et convoitises. Certaines filles s’inclinent devant elle, d'autres sont prêtes à tout pour lui voler sa beauté."
Sortie (France): 8 juin 2016
Critique:
"The Neon Demon" est un conte moderne, animal et poussif, dans lequel la candide Elle Fanning étincelle, déambulant dans des tableaux ultra schématisés, sur fond d'explosion éléctro... Introspection directe sur le milieu "crazy" de la mode, le film dépeint un secteur plein d'artifices et ultra-compétitif : tenir la place la plus en "Vogue" relève du miracle, et il faut se battre à coup de bistouris et de botox. Essayant tant bien que mal de répondre aux critères de beauté imposés par le marché, la femme accepte de remodeler son corps, se transforme en femme "bionique", peste constamment pour son prochain, et verse en guise de détresse, une pudique larme sous sa demie-tonne de fond de teint... "Cendrillon" moderne, devenant héroïne de consommation, Jesse, nouvelle venue provinciale, aux yeux de biche, jeune vierge pure, débarque sous le crépitement des flashs, et bien qu'elle se jure de rester elle-même malgré la célébrité, elle se transforme en véritable tigresse. Sans aucune expérience, elle rafle toute l'attention des professionnels au point que Gigi et Sarah, les deux tops branchés s'en étouffent dans leur lait de soja allégé. Elles seront prêtes à tout pour récupérer leur place. Les espoirs de Jesse se heurtent brutalement à la réalité, effondrement de son rêve américain, de la même manière que tant de jeunes filles adulent cet imaginaire de luxe, ses mythes, et ses icônes...
Depuis "Drive" on aime cette nouvelle symbolique, qui s'éloigne d'un genre cinéma "cousu de fil blanc" mais la machine se grippe à mi parcours en noyant son propos dans des plans clip-esques trop longs et trop subtils même si leur beauté est indéniable : immersion dans des cadres aux néons lumineux, sur fond de "dubstep" electro, on retrouve aussi de grands monochromes rouge, façon Dario Argento, clin d'oeil au genre horreur. Non pas film subversif mais parenthèse elliptique, fantasmée par le réalisateur sur le milieu de la mode dans lequel on retrouve certains clichés courants comme le mannequin anorexique, qui fait chauffer sa carte d'abonnement au salon de chirurgie de la ville, le directeur de collection détestable et méprisant... L'humour est à prendre au septième degré. En bref, "The Neon Demon" est un film délirant, sûr de lui, gore dont l'inventivité ne tient qu'à sa mise en scène propre, et aussi ajustée qu'un tailleur Chanel.
Note: (4/5)
Courtesy of The Jokers/ Le Pacte
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