8 Septembre 2016
Synopsis: "Paris, un matin. Une poignée de jeunes, de milieux différents. Chacun de leur côté, ils entament un ballet étrange dans les dédales du métro et les rues de la capitale. Ils semblent suivre un plan. Leurs gestes sont précis, presque dangereux. Ils convergent vers un même point, un Grand Magasin, au moment où il ferme ses portes. La nuit commence."
Sortie (France): 31 Août 2016
Critique:
Le nouveau film de Bertrand Bonello se montre enfin; après un très bon "Saint-Laurent"; un biopic qui raconte la vie de cette icône de la mode, le voici qui décide de s'intéresser aux jeunes adultes dans ce "Nocturama". On se trouve à Paris et l'on suit ce groupe qui va mettre la capitale à mal. Pendant les vingts premières minutes ils sont tous introduits sans aucun dialogue, il faut attendre un bon bout de temps avant de comprendre ce qui se trame. Le rythme est très lent et pose son ambiance, toute cette partie d'exposition sert à présenter les protagonistes de l'histoire qui déambulent dans les rues de Paris sans que l'on sache ce qu'ils font. Ils restent très mystérieux et leurs passés ne sont pas évoqués.
La réalisation est bonne, un style épuré qui prend le temps de s'installer. Une atmosphère très silencieuse et quand le son, enfin la musique intervient c'est absourdissant. Le montage risque de perdre le spectateur, car il est alterné parfois; ce qui donne une certaine dynamique à l'oeuvre. Bonello nous montre une jeunesse perdue qui tente un acte désespéré sans réel but. Le film est divisé en 3 parties; La présentation, la préparation et l'attente. Dans cette dernière, ils se retrouvent tous dans un centre commercial et doivent prendre leur mal en patience; c'est donc tout naturellement qu'ils vaguent ici et là et essayent différents vêtements ou objets de l'établissement. C'est là que l'on se rend compte qu'il y a une surexposition des produits Deluxe avec certes, de très beaux plans, mais à certains moments, on se croirait dans une pub pour telle ou telle marque.
Si l'on prend la peine de lire entre les lignes, on se rend compte que le long-métrage nous dépeint cette génération désorientée qui ne sait pas quoi faire. Il y a des mannequins dans certaines boutiques et quand l'un d'entre eux se trouve en face de ces présentoirs en plastique, ils ont la même tenue que nos personnages. Il y a par ailleurs très peu d'adultes et ils ne sont que des barrières ou des moyens d'arriver au but. C'est un film choc post attentats de Paris qui est dur, mais juste. Un risque qui paye si l'on s'investit un tant soit peu. Le style de Bertrand Bonello est présent, quoiqu' parfois on coirait voir du Nicolas Widing Refn tant c'est vague. Le temps est présent et est au centre du film; comme s'il pouvait effacer les agissements de nos personnages. L'utopie est grande, mais la chute est fatale.
Les acteurs sont tous des nouvelles têtes à part; Finnegan Odfleild, Vincent Rottiers et Manal Issa; on les a déjà vus au cinéma, mais le reste de la distribution ce ne sont quasiment que des inconnus et ils s'en sortent avec brillo! Un propos et une intention tenue jusqu'au bout. un film dur à saisir, mais qui se dévoile très pertinent pour qui prend la peine de voir plus loin.
Note: (3,5/5)
Courtesy of Wild Bunch Distribution
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