6 Mars 2017
"Baby Phone" est le premier long-métrage de Olivier Casas. Version longue d'un court-métrage, le film est un huis-clos qui réunit Pascal Demolon ("Radiostar"), Medi Sadoun ("Mais Qu'est-ce Qu'on A Fait Au Bon Dieu?") ou encore Anne Marivin ("Bienvenue Chez Les Ch'tis"). Il a été présenté en compétition au 20ème festival de l'Alpe d'Huez.
Synopsis: "Au détour d’un dîner, les révélations faites à travers le baby-phone d’une chambre d’enfant vont créer un véritable cataclysme au sein d’une famille et d’un groupe d’amis..."
Sortie: 8 mars 2017
Critique:
"Baby Phone" était le pari risqué du passage du court-métrage au long-métrage. Un huis-clos de une heure et demie où tout le monde règle ses comptes après une messe-basse qui aurait dû rester secrète. Qui dit huis clos dit dialogues impeccables sinon ennui mortel. Réussi? Oui plutôt. L'histoire va de révélations en révélations, de trahisons en confessions. Les répliques sont bien aiguisés, les situations de malaises sont bien abouties, le film garde un rythme sans faux-bonds qui offre une petite parenthèse le temps d'un repas avec cette bande de potes... enfin potes, peut-être plus pour longtemps.
La galerie de personnages aide le film a gagner en diversité malgré des caractères un peu clichés. La famille bobo anti-OGM, la jeune mère de famille qui gère tout, le producteur qui privilégie sa carrière à ses amis, le beau-gosse de service qui couche avec tout ce qui bouge... heureusement, le casting est cohérent et chacun des acteurs colle à son personnage: Pascal Demolon en producteur et petit chien-chien de sa star adorée, plus faux-cul tu meurs, est génial, Anne Marivin en burn-out total est tout aussi bien (on se rappellera son super discours de ras-la-casquette), Lannick Gautry en charmeur compulsif (à croire que le mec ne sait jouer que ça). Le couple de grand-parents que font Marie-Christine Adams et Michel Jonasz est parfait. Lui est un homme vieillissant, toujours optimiste, un peu à la ramasse mais touchant. Elle est une femme pète-sec assez insupportable dans le rôle de la belle-mère pointilleuse. On notera aussi Barbara Schulz en chanteuse insupportable et exigeante, qui se laissera aller, le temps d'une scène à un discours assez touchant dévoilant une femme mal dans sa peau. Au final, on a un bon tableau de personnages joué par des acteurs à l'aise et naturels. Leurs petites aventures sont plaisantes à voir, les confrontations de caractères et les prises de bec.
L'ambiance générale est aussi sympathique, le décor de l'appartement et la lumière sont bien travaillés et l'image en est donc plutôt esthétique (c'est sûr que au bout d'une heure et demie au même endroit on finit par faire attention aux détails).
Le film tourne autour de l'univers de la musique et propose quelques scènes sympathiques, par exemple la séquence de générique entre Anne Marivin et Medi Sadoun, avec le travail du son très intéressant, mais surtout une scène au piano, interprétée par un Medi Sadoun chanteur assez épatant il faut l'admettre. Encore une fois on a quelques clichés mais ça n'empêche pas à la scène d'être touchante et la chanson est très belle.
Des répliques drôles, une belle scène de chant (même touchante, oui oui), des situations gênantes, un message sur l'amitié... Au final "Baby Phone" regroupe les bons atouts d'un bon film. On est face à un huis-clos dans un décor sympa (bonjour l'appart' bobo, on sentirait presque l'encens). Les acteurs se sont bien amusés et le film transmet cette bonne ambiance sans être forcément toujours joyeux. "Baby Phone" est une comédie parfois clichés mais dans l'ensemble tout à fait honorable, bien écrite et portée par ses acteurs. Un bon moment, divertissant qui nous rappelle que la comédie française n'a pas encore totalement touché le fond.
Note: (3,5/5)
Courtesy of La Belle Company
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