28 Février 2017
Danny Boyle revient, 20 ans plus tard le succès de "Trainspotting" avec "T2 Trainspotting" et réunit tout le casting pour une nouvelle aventure. Le film a été présenté en février à la 67ème Berlinale.
Synopsis: "D’abord, une bonne occasion s’est présentée. Puis vint la trahison. Vingt ans plus tard, certaines choses ont changé, d’autres non. Mark Renton revient au seul endroit qu’il ait jamais considéré comme son foyer. Spud, Sick Boy et Begbie l’attendent. Mais d’autres vieilles connaissances le guettent elles aussi : la tristesse, le deuil, la joie, la vengeance, la haine, l’amitié, le désir, la peur, les regrets, l’héroïne, l’autodestruction, le danger et la mort. Toutes sont là pour l’accueillir, prêtes à entrer dans la danse..."
Sortie (France): 1er mars 2017
Critique:
Comment faire la suite d'un film, vingt ans plus tard, sans entacher le succès qu'est devenu le premier? Demandez à Danny Boyle parce que visiblement il a la réponse. "T2 Trainspotting" c'est la suite parfaitement logique de "Trainspotting". Voilà comment on pourrait résumer l'ensemble. Même personnages, même passé, vingt piges plus tard. Tout y est. Tout sauf la misère de la drogue qui contrôle presque le premier film. Ici on a ses conséquences. Comment elle fait plonger et détériore les hommes. Pourtant cette suite risque de faire des déçus, parce que ce n'est pas la claque qu'est l'original. Mais au vu de l'histoire, et surtout de la fin, Boyle trouve ici un des meilleurs scénario possible. Il ne fallait pas faire un remake mais bien une suite en gardant toute la force du premier épisode. Bien joué Danny!
Ewan McGregor (qui est celui qui s'en sort le mieux physiquement vingt ans plus tard) est un homme neuf, mais ses amis n'ont pas oublié comment il est partit et surtout avec combien. On retrouve les quatre compères, fidèles à eux-même, et on remarquera que le rôle de Spud devient bien plus nuancé dans ce film et révèle un personnage plus poétique que ce qu'on pensait. Si Spud, le gentil Spud, ne lui en veut pas, ça va être plus dur avec les deux autres. Amitié et trahison sont alors au centre du film. Comment on peut pardonner à son meilleur ami 20 ans plus tard.. Ou non d'ailleurs. Tout le film est organisé dans une double temporalité mêlant présent et passé par des habiles flash-back reprenant les images du premier film et d'autres encore plus ancienne. Ce passé est très présent et c'est par ce malin procédé que Boyle fait de son film comme un hommage au premier, sans l'entacher un seul instant.
Quand on dit que tout y est on ne parle pas que de l'histoire. On retrouve tout les petits points techniques que Boyle avait utilisé pour le premier. Les arrêts violents sur image, les couleurs qui s'éclatent, les images qui deviennent sur-réelles et surtout une bande originale aussi rock and roll que le premier qui s'attache parfaitement avec le montage acéré de certaines séquences. Et la photo! Bien sûr la photo. Comment Boyle associe beauté et froideur dans certains de ses plans, douceur et mort, misère et utopie et fais des scènes de véritables uppercuts («Choose your life»).
Comment faire la suite d'un film vingt ans plus tard sans faire passer ses acteurs pour des papys. Et bien en continuant l'histoire vingt ans plus tard tout simplement. On se demandera même si il s'est bien passé vingt ans entre les deux quand on voit la tête de Johnny Lee Miller, alias Sick Boy, qui n'a pas bougé d'un pouce (oui oui les mèches blondes sont toujours là).
En conclusion "T2 Trainspotting", c'est une suite parfaitement honorable au premier qui vient fermer la boucle que le premier avait ouvert. Même puissance, même rythme, même excentricités visuelles avec un peu de trash en moins. Vous voulez savoir comment vieilli un junkie des années 90? Vous savez ce qu'il vous reste à faire.
Note: (4/5)
Courtesy of Sony Pictures Releasing France
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