5 Février 2018
Entre la sortie de "Pentagon Papers" (actuellement dans les salles) et celle de "Ready Player One" (28 mars 2018), tout porte à croire que rien n’arrête Steven Spielberg. Penchons-nous un instant sur l’un de ses premiers gros succès, et sur un de ses films finalement les plus personnels. En 1982, il bouleversa la planète entière avec la rencontre improbable entre un petit garçon et un extra-terrestre perdu sur notre planète.
Après la sortie des "Les Dents de la mer" (1975), de "Rencontres du troisième type" (1977) et des "Les Aventuriers de l’Arche perdue" (1981), Steven Spielberg est devenu l’un des golden-boys du nouvel Hollywood. Lorsqu’il commence la production de "E.T.", il ignore encore que le succès de ce film sera colossal et qu’il lui permettra d’accéder à un statut encore jamais atteint. Comme une réponse (ou une suite, pourquoi pas ?) à "Rencontres du troisième type", la rencontre entre un petit garçon et E.T. va faire de Spielberg un cinéaste majeur du vingtième siècle, titre qu’il conservera au vingt-et-unième.
Au-delà du message universel de paix et de tolérance que prône "E.T.", c’est aussi un film personnel que livre ici Steven Spielberg. Jamais remis du divorce de ses parents, le réalisateur y fait allusion à de maintes reprises dans ce film et il est clair qu’il projete énormément de lui-même dans le personnage d’Elliott, le jeune héros. Si le film est enchanteur et tient beaucoup du conte de fées, Spielberg y instille de nombreuses touches dramatiques. Les menaces sont multiples et loin d’être anodines pour l’extra-terrestre et son seul ami humain et, lorsque vient l’heure des adieux, le jeune héros de "E.T." est définitivement métamorphosé. Avec ce film Steven Spielberg évoque aussi le thème de l’enfance, de la famille et de la séparation, prouvant que le cinéma de divertissement peut aussi convoquer des thèmes forts.
Les prouesses techniques sont au rendez-vous et, bien avant les images de synthèse, c’est un petit bijou d’animatronique qui donne vie à l’extra-terrestre du film. Derrière son drôle de regard ("E.T." a les yeux de Bette Davis, le saviez-vous ?) et avec sa démarche pour le moins malhabile, "E.T." paraît aussi vivant que n’importe quel autre personnage du film. Plusieurs Oscars récompenseront d’ailleurs les techniciens derrière ce miracle. "E.T." est également l’occasion d’une nouvelle collaboration entre Steven Spielberg et John Williams, son compositeur attitré. La mélodie composée par le maestro lui vaudra, à nouveau, un Oscar, bien mérité. Quant au public, il sera conquis, au point que "E.T." restera en tête du box-office mondial pendant onze ans, avant de voir cette place prise par "Jurassic Park", du même Steven Spielberg.
Ayant façonné des pans entiers de la culture populaire, au point qu’on lui rende un hommage appuyé dans des séries comme "Stranger Things" ou des films comme "Super 8", Steven Spielberg n’a pas fini de nous enchanter et de nous émouvoir.
Remerciements à Laurent de "Deuxième Séance" (http://deuxiemeseance.blogspot.fr) & INA
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