20 Mars 2018
Réalisé par Ava DuVernay ("Selma"), le nouveau film Disney ("A Wrinkle In Time" en VO) est une adaptation du roman du même nom de Madeleine L’Engle publié en 1962. Doté d’un budget confortable de 100M$, le film n’est pas du tout brillant et le budget semble être parti plus dans le maquillage qu’autre chose.
On va suivre Mr. Murry et sa femme qui sont des scientifiques reconnus mais, un jour, celui-ci disparaît sans laisser de traces. Quatre ans plus tard, ses enfant Meg et Charles Wallace partent à sa recherche grâce à l’aide de trois guides: Mme Quidam, Mme Qui et Mme Quiproquo ainsi qu’un ami de classe, Calvin. Ils vont s’engouffrer dans de nouveaux mondes grâce à un raccourci spatio-temporel pour retrouver leur père et battre le mal.
Le fil narratif est d’une complexité sans nom et ne semble pas être terminé. Le film nous donne des bribes de cours de physique mais pas assez pour que l’on comprenne ce qu’il en retourne exactement ("A la poursuite de demain"). Cette incompréhension est renforcée par des « explications » avec des termes très compliqués et je suis certaine que les enfants ne comprendrons pas grand-chose – voir rien du tout – ce qui est un comble étant donné que c’est le noyau du film.
Comme je le disais au début, le budget a très mal été utilisé puisque les effets spéciaux sont ratés (mention spéciale pour la transformation inutile et ignoble de Reese Witherspoon en créature volante). Les fonds verts sont repérables à mille lieux et c’est extrêmement dommage pour une superproduction Disney, justement centré sur les voyages spatio-temporels et qui sont censés nous impressionner et nous émerveiller. Par ailleurs, le film est trop rapide et cherche à nous montrer le plus de choses possibles (dès que l’on arrive dans un endroit, on ne nous explique rien et l’on doit déjà repartir). Il semblerait que tout le budget soit passé dans les tenues et les maquillages des trois guides et leur personne (c’est tout de même Oprah Winfrey, Reese Witherspoon et Mindy Kaling peut-être trop mises en valeur?). Autre point gênant du film: les gros plans "visage". Nous, spectateur, on voudrait regarder les paysages, les décors, les actions mais non, on nous force à regarder le moindre pore de peau de chaque personnage (inexpressifs d’ailleurs) tout au long du film (et c’est très long)!
Concernant les personnages, en plus d’être inexpressifs, ils ne sont pas attachants. La personnage principale, Meg, est énervante à souhait et son petite frère, Charles Wallace, est trop intelligent pour être vrai. Alors il est vrai que le film prône la confiance en soi, le courage, nous fais comprendre que chaque personne est utile sur Terre, qu’elle ne doit jamais se rabaisser ou avoir honte d’elle-même et c’est ce que représente le personnage de Meg, soit. C’est beau, c’est Disney, mais le problème c’est que ce message est traité de façon cliché et niait à souhait. En effet, on nous baratine que l’amour est la solution à tout, que l’on doit aimer sa famille... Que ce soit à travers les dialogues ou la mise en scène, tout est cliché, donneur de leçon (le personnage de Mindy Kaling qui parle seulement en citant des grands de ce monde – ou pas – représente ce côté donneur de leçon cliché à mon sens) et le message du film devient ennuyeux, paraît faux. Mais, le père est le personnage le plus choquant. Il ose prendre une décision horrible à la fin du film (SPOIL: quel père décide d’abandonner et de ne pas se battre pour son enfant ?!). Les personnages sont superficiels dans une histoire et un décor incomplets.
Le film s’inspire ou fait des références au Disney "La Belle au bois dormant", lorsque les trois guides doivent se séparer des enfants. Chacune d’elle leur donne une qualité ou un objet pour les aider, exactement comme les trois fées envers Aurore. Il y a également un clin d'oeil avec une scène du clip "Papaoutai" de Stromae, à propos des enfants et les mamans réglés comme du papier à musique dans le quartier résidentiel.
Le film semble être centré sur les trois guides plus que sur l’histoire avant de se centrer sur Meg et son évolution. Film cliché, ennuyeux (dans les dialogues comme dans l’action) et pas terrible visuellement. Au final, "Un Raccourci Dans Le Temps" n’aura été qu’une perte de temps.
Note: 1,5/5
Remerciements à Justine de "Ptite Cinéphile" (http://ptitecinephile.wordpress.com)
Commenter cet article