17 Avril 2018
Retour très attendu de Wes Anderson avec un film d’animation dans la même veine que son "Fantastic Mr. Fox" de 2010 autrement dit, "L’île aux Chiens" utilise l’animation en volume (le stop-motion). Le style cinématographique de Wes Anderson est particulier ce qui fait de lui un cinéaste considéré comme « à part », grâce notamment à sa maniaquerie dans la mise en scène (on se rappelle la fabuleuse mise en scène de "The Grand Budapest Hotel") mais également de par ses histoires loufoques et décalées.
Pour "L’île aux Chiens", Wes Anderson assume avoir été influencé par le cinéma d’Akira Kurosawa notamment dans le lieu où se situe le film (au Japon) ainsi que pour ses décors. Anderson nous plonge dans un Japon futur où un virus de la grippe canine se propage. Le maire décide de bannir les chiens sur Trash Island (qui deviendra donc l’île aux chiens) pour éviter tout danger alors que le scientifique Watanabe est sur le point de trouver un remède. Le premier chien à y être envoyé est Spots le chien du pupille du maire: Atari. Celui-ci va partir sur l’île pour essayer de retrouver son fidèle compagnon avec l’aide de cinq chiens.
Rien qu’en lisant le synopsis, on trouve une certaine mélancolie dans l’histoire qui sera appuyée par les images du film. Attendez-vous à voir un film mêlant aventure, comédie, poésie avec une animation parfaite. Les émotions paraissent réelles ce qui permet au spectateur de comprendre ce que vivent les chiens (notamment par des gros plans remplis d’émotions) et de s’attacher à eux puisque chaque chien à sa propre personnalité (un chef ou un chien adepte des rumeurs par exemple).
Toutefois, l’histoire ne nous montre pas que le point de vue des chiens seuls sur l’île, mais également celui du petit garçon, du maire et surtout celui d’un groupe de lycéens « pro-dog » qui vont faire leur enquête pour essayer de sauver les chiens que tous les habitants ont fini par mépriser au bonheur des chats. Néanmoins, les chiens ont la parole contrairement aux humains qui, pour se faire comprendre par les spectateurs, ont besoin d’une traductrice. Anderson nous donne majoritairement le point de vue des chiens et nous met à leur place.
Certes c’est un film d’animation, mais cela ne veut pas dire qu’il est pour les enfants. Tout d’abord parce qu’il est cru de par son sujet sérieux et politique. Ensuite, le film est plutôt lent contrairement aux films d’animations Disney où il y a sans cesse de l’action. L’action est ici mesurée, réfléchie et passe par les dialogues quelque fois politiques donc inadaptée aux enfants. Enfin, la stop-motion est un style d’animation particulier qui ne plaira pas à tout le monde mais il faut tout de même souligner l’énorme charge de travail et de passion dont le tournage de ce film a fait preuve.
N’hésitez pas à aller dans les salles vous faire votre propre avis et apprécier le long travail d’Anderson et son équipe. Ce film semble être une preuve d’amour pour les chiens qui ici n’ont rien demandés et se font rejeter par leur maître, idée renforcée par le titre anglais plus parlant "Isle of Dog" très proche d’ « I Love Dog » quand on le prononce à haute voix.
Note: 4,5/5
Remerciements à Justine de "Ptite Cinéphile" (http://ptitecinephile.wordpress.com)
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