15 Mai 2018
Similaire à un épisode de Black Mirror ("The Entire History of You", saison 1 - épisode 3), le dernier film Netflix joue sur l’avancée technologique. Réalisé par Andrew Niccol qui a fait ses armes dans la science-fiction avec "Bienvenue à Gattaca" ou "Time Out" nous propose un film qui se place dans le futur où la surveillance totale des citoyens est de mise. Nous allons suivre la police qui souhaite abolir la criminalité, il leur est possible de voir (grâce à un système d’implants rétiniens) les dernières minutes des victimes, d’identifier chaque personne grâce à leurs yeux semblables à des ordinateurs. Or, un tueur en série réussi à effacer tous les enregistrements visuels ce qui complique la tâche des policiers qui doivent enquêter.
L’ambiance du film est froide, oppressante, peuplée de lignes droites, de grandes pièces minimalistes et de longs couloirs: nous sommes dans un monde totalitariste où chacun sait qu’il peut être espionné et chaque faits et gestes sont enregistrés et cette surveillance constante se reflète dans le décor très pauvre et impersonnel. Les couleurs ne semblent pas exister (même les publicités dans la ville sont blanches) pour renforcer le fait que l’on se trouve dans un monde sous surveillance devenu triste où plus personne n’ose s’amuser.
La lenteur et le bavardage sont le socle de ce film qui devient quelque fois ennuyeux dû aux nombreuses longueurs. L’histoire tourne en rond et les acteurs sont fades. Clive Owen joue un officier de police sans aucune émotion qui semble déambuler dans le film tandis qu’Amanda Seyfried interprète une hackeuse présentée comme femme fatale mais qui de par son jeu stoïque n’arrive pas à nous charmer. Les deux personnages principaux semblent être complétement déconnectés de leur monde, l’un qui s’ennuie dans son travail puisque l’implant rétinien lui facilite grandement la tâche et l’autre qui cherche à s’échapper de ce monde totalitaire sans aucunes difficultés. Malheureusement, leur fadeur se calque sur un scénario complexe au premier abord avant de devenir incomplet puis bâclé. Le sujet choisi est intéressant, la manière de voir au travers des yeux des victimes ou du tueur place le spectateur dans l’intrigue en le faisant participer à l’enquête.
Malgré quelques incohérences (pourquoi le policier n’a pas arrêté la jeune hackeuse dès le début du film?) et ses défauts (la longueur des scènes, le manque de dialogues constructifs), le réalisateur arrive à proposer un film où l’intrigue se tient, même si le suspense n’est pas présent. Toutefois, la fin est totalement bâclée, la révélation finale n’a aucun sens au point que ce choix narratif soit incompréhensible par le spectateur.
Il ne semble pas y avoir un réel message dans le film envers la société, excepté une possible prévention envers les nouvelles technologies qu’il faut utiliser avec parcimonie pour encore avoir une once de liberté. Le film arrive à divertir mais s’oubliera assez vite.
Note: 2,5/5
Remerciements à Justine de "Ptite Cinéphile" (http://ptitecinephile.wordpress.com)
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