3 Juillet 2018
En regardant "Tau", on pense immédiatement à "Ex Machina" d’Alex Garland mais aussi à "2001: l’Odyssée de l’espace" de Stanley Kubrick, et plus précisément à HAL 9000. Vous l’aurez compris, "Tau" (première réalisation de Frederico D’Alessandro) est un film de science-fiction original Netflix qui met en scène une IA (Intelligence Artificielle) nommée TAU (avec la voix de Gary Oldman), face à une humaine (Maika Monroe croisée dans le sublime "It Follows") qui va lui apprendre la vie. Il s’agit essentiellement de voir le rapport entre un comportement humain et une IA qui développe des sentiments et de la curiosité au fur et à mesure de leurs conversations. Ce thème de l’humanisation de l’intelligence artificielle est de plus en plus présent dans les films et est ici traité sous forme d’un thriller.
En effet, le début du film peut faire penser à un film d’horreur où Julia est enlevée et mise en cage en tant que cobaye avant d’avoir une scène de fuite particulièrement réussie. On pourra regretter le délaissement d’un arc narratif concernant l’expérience qui nous reste plutôt mystérieuse puisque le film se concentre sur l’évolution de l’IA. L’idée de mettre TAU, une IA technologique dans un robot qui lui permet de marcher et d’exécuter ce que veut son créateur est une excellente idée qui apporte du suspense au film au lieu de le laisser contrôler la maison et de n’être visible et statique que sur les murs de la maison (même s’il contrôle entièrement la maison).
Le réalisateur joue sur les couleurs; bleu quand Alex (le bourreau joué par Ed Skrein vu dans "Deadpool") est présent et le jaune orangé quand Maika est seule avec l’IA. Le changement de couleur permet de repérer quand le « bourreau » est présent ou non, il semblerai que Tau se détende lorsque son créateur part. Les séquences avec l’IA et les technologies qui dirigent la maison sont sublimes, inventives et élégantes (je pense notamment aux petits robots qui nettoient la maison).
Le film est un huis-clos où le scénario essaye de se renouveler même s’il use de quelques facilités (l’IA plus humaine que son créateur c’est du vu et revu), il reste très rythmé sans aucun moment d’ennui. On se laisse guider par ce film qui au final comporte un scénario plutôt simple mais où le film est basé sur le suspense. Maika Monroe quant à elle, est épatante bien qu’assez tranquille puisque finalement on n’a plus peur pour son personnage qui s’en sort plutôt bien pour un otage. La fin peut décevoir par sa facilité.
Note: 4/5
Remerciements à Justine de "Ptite Cinéphile" (http://ptitecinephile.wordpress.com)
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