10 Septembre 2018
La rentrée cinématographique vient de débuter à la Cinémathèque française, façon western spaghetti. Planète Cinéphile vous propose de revenir sur les cinq temps forts de cette saison 2018-2019.
I). EXPOSITION "IL ETAIT UNE FOIS SERGIO LEONE" (10 OCTOBRE 2018 - 27 JANVIER 2019)
Sergio Leone (1929-1989) a été le premier metteur en scène post-moderne. Longtemps sous-estimé par la critique, enfermé dans l’image du cinéaste à succès sans profondeur, il représente un cas presque unique d'expérimentateur populaire - d'une certaine manière analogue à Stanley Kubrick. Il nous a laissé un héritage créatif dont on commence seulement à comprendre la portée, et qui n’a de cesse de nourrir l’imaginaire contemporain. Cette exposition, riche en documents et en émotions, souhaite rendre hommage à son talent de créateur et à sa capacité de rénover le cinéma à partir des éléments les plus disparates de la culture de son temps.
À l'occasion du cinquantième anniversaire de la production de "Il était une fois dans l'Ouest" (1968), La Cinémathèque Française propose donc un hommage à l’un des cinéastes les plus aimés par le public d'hier et d'aujourd'hui, vénéré par les réalisateurs contemporains, de Martin Scorsese à Steven Spielberg, de Francis Ford Coppola à Quentin Tarantino, de John Woo à Clint Eastwood.
II). RETROSPECTIVE "INGMAR BERGMAN" (19 SEPTEMBRE - 11 NOVEMBRE 2018)
Né en 1918 à Uppsala, en Suède, il se destine à une carrière théâtrale avant d’intégrer un groupe de scénaristes de la Svensk Filmindustri. Il débute dans la réalisation en 1945 (Crise). Très vite, son œuvre sera marquée par un questionnement métaphysique (Les Communiants, L’Heure du loup, La Soif) tout autant que par une vision sombre, à peine éclairée par quelques éclats humoristiques, des rapports entre les sexes (Monika, Le Silence, La Honte). Il continue en parallèle de mener une activité théâtrale et réalise des chefs-d’œuvre pour la télévision (Scènes de la vie conjugale, Fanny et Alexandre) teintés d’autobiographie. Un des grands maîtres du cinéma moderne.
"Ingmar Bergman: de la scène à l’image", conférence de Jacques Aumont, jeudi 20 septembre à 19h.
"Monika": projection suivie d’une discussion avec Alain Bergala, samedi 29 septembre à 14h30.
"En présence d’un clown": projection suivie d’une discussion avec Jean Narboni, jeudi 4 octobre à 19h.
III). EXPOSITION "YOUSSEF CHAHINE" (8 NOVEMBRE 2018 - 28 JUILLET 2019)
"Le Destin", "Adieu Bonaparte", "Alexandrie... New York", "Silence, on tourne"... À l’occasion du 10ème anniversaire de sa disparition, hommage à Youssef Chahine, cinéaste à la croisée des cultures orientale et occidentale.
Une exposition élaborée à partir du riche patrimoine en collection à La Cinémathèque française, dont les premiers versements furent initiés par le cinéaste lui-même auprès du fondateur de l’institution, Henri Langlois, et poursuivis par la famille de Youssef Chahine jusqu’à très récemment. Une promenade au cœur des mondes de Chahine, évoquant ses inspirations, ses passions, ses coups de cœur, ses coups de gueule. Le parcours d'un maître de la mise en scène, d’un homme amoureux. "La rage de vivre, La rage au cœur"*.
*titres de travail du film "Alexandrie, New-York"
IV). "TOUTE LA MEMOIRE DU MONDE" (13 MARS - 17 MARS 2019)
À travers un programme cinéphile et éclectique, cette manifestation rend hommage au travail des archives, des ayant-droit, des studios et des laboratoires pour sauver les œuvres du passé. La programmation se composera à nouveau de plusieurs sections thématiques et donnera lieu à un intense programme de rencontres, d’ateliers et de ciné-concerts. Dans le cadre du festival, de nombreuses projections seront accueillies par des cinémas parisiens ainsi qu’en région.
En présence de Nicolas Winding Refn, parrain du Festival.
Et de Jerzy Skolimowski, invité d’honneur.
V). EXPOSITION "FELLINI / PICASSO" (3 AVRIL - 28 JUILLET 2019)
Federico Fellini (1920-1993), reconnu comme l’un des plus grands cinéastes du xxe siècle, auteur de films célèbres parmi lesquels la mythique Dolce vita (1960), l’onirique 8 1⁄2 (1963), ou l’autobiographique Amarcord (1973), vouait une véritable admiration à Pablo Picasso (1881-1973). Le peintre espagnol, qu’il rencontra au moins une fois en vrai lors du Festival de Cannes de 1961, est apparu à quatre reprises dans les rêves que Fellini consigna par le dessin entre 1961 et 1990 à la demande de son analyste jungien, le Dr Bernhard. À chaque fois, le Picasso rêvé se montre chaleureux, amical et paternel, encourageant ainsi Fellini dans son art. Pour le cinéaste, Picasso est une "force irradiante, un stimulus, un compagnon de voyage".
L’exposition entend mettre en valeur ce dialogue imaginaire, et la puissance de ses échos, au moyen d’extraits de films grand format (évidemment ceux de Fellini, mais aussi ceux où l’on voit Picasso, comme Le Mystère Picasso de Clouzot), d’affiches spectaculaires, de photographies vintage (dont un choix de portraits des deux démiurges au travail), de costumes baroques (les masques du Satyricon, la robe blanche de 8 1⁄2 créée par Leonor Fini), et surtout d’œuvres plastiques originales qui constituent le cœur même du projet: une soixantaine de tableaux, dessins et gravures de Picasso ainsi qu’une vingtaine de dessins de rêves, de croquis de tournage ou de "gribouillages" – ainsi qu’il les nommait – de la main de Fellini même.
Courtesy of La Cinémathèque Française, La Rabbia & Blow Up (Arte)
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