5 Juin 2020
J'ai z'yeuté Guy Ritchie de loin depuis quelque temps, le pauvre bougre semblant perdu dans de multiples blockbusters, se contentant parfois d'un simple rôle de faiseur sans envergure ("Aladdin" l'an passé). Mais la sortie de "The Gentlemen" m'a pourtant remis du baume au coeur, Ritchie semblant enfin retrouver sa verve pour les polars aussi noirs qu'humoristiques. "Snatch" est sa deuxième réalisation en duo avec Matthew Vaughn (futur réal de "Kick Ass" & "Kingsman"), après "Arnaques, Crimes et Botanique" et avant "À la dérive".
"Snatch" possède tous les ingrédients du parfait thriller. Débutant par la fin de manière judicieuse, le film raconte deux histoires ne se croisant qu'en de rares instants: d'abord les galères d'un organisateur de combat de boxe clandestin (Jason Statham y trouve un rôle parfait, dommage qu'il se contente d'une simple figure d'actionner aujourd'hui) pour se faire écouter d'un Brad Pitt totalement génial en Gitan; ensuite de Benicio del Toro, dont le gros diamant qu'il a volé attire les convoitises. Les deux histoires étant liées par un Alan Ford en feu dans un rôle de mafieux qui lui sied à la perfection, enchaînant des punchlines d'une perfection sans nom.
L'histoire étant habilement segmentée, les nombreux personnages ne sont jamais sacrifiés et chacun dispose d'une place et d'une personnalité incroyable, offrant une diversification d'une simplicité et d'une fluidité extrêmement propre. Le film offre une multitude de moment d'anthologie (rien que la mise en scène de la course du lièvre), le tout agrémenté d'une bande-son collant parfaitement à chaque ambiance. Jamais film n'a semblé aussi millimétré, Ritchie signant une référence qui lui colle lourdement à la peau, lui qui n'a par la suite jamais vraiment réussi à s'en dépêtrer. Si "Snatch" sait enchaîner des moments d'une drôlerie imparable, il sait également parfaitement intégrer des instants de fortes gravités, véritable douche froide dramatique. 20 ans après, "Snatch" demeure un formidable chef d'oeuvre, offrant un melange immanquable de polar, d'humour et de violence.
Remerciements à NCo (just_an_ellipsis) & Warner TV
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