16 Novembre 2008
Pinocchio au cinéma :
Guillermo Del Toro signe et persiste dans le fantastique et dans les adaptations. Alors qu’il a déjà l’importante, difficile et géniale tâche d’adapter The Hobbit, del Toro s’intéresse maintenant à Pinocchio. Sans mentir !
Bon… On se doute bien que le cinéaste mexicain ne va pas faire une adaptation du classique de Walt Disney. Comme on a pu le voir avec son superbe film Le Labyrinthe De Pan, del Toro aime un fantastique intelligent, poétique, mais aussi sombre et complexe, vraiment pas destiné aux aficionados de Mickey.
Il s’agit en fait de porter à l’écran la BD de Gris Grimly. Pour ceux qui ne connaissent pas le dessinateur, sachez que, si celui-ci fait bien des bandes dessinées pour enfants, il définit son Pinocchio comme un conte pour adultes. Le pantin de bois qui veut devenir un vrai petit garçon est ici du genre très vilain garçon, parce que (et on le comprend) c’est quand même bien plus marrant ! Mais il apprendra vite les conséquences de ses actes, sous peine de finir en bûche de Noël grâce à laquelle on fait rôtir la dinde.
Les deux artistes travaillent donc ensemble pour adapter la BD à l’écran, grâce à la technique du stop-motion. Ca promet, d’autant plus que Guillermo Del Toro a déclaré : « L'histoire originale était déjà plus perverse que ce que l'on connaît, plus effrayante et même avec une pointe de semi-nécrophilie dans certains de ses aspects. ». Perversité, effrayant, nécrophilie… C’est fichtrement excitant, non ?
Mais bon, mauvaise nouvelle : on ne verra pas le film avant au moins trois ans. Bonne nouvelle : l’adaptation par del Torro du livre pour enfants (mais pas que) de Tolkien : The Hobbit. On espère que le Mexicain, qui a, comme Peter Jackson, une vrai tête de Hobbit, fera un film aussi génial que Le Seigneur Des Anneaux. On a confiance, et on a hâte d’être en 2011 pour voir ça !
Pinocchio en BD :
Pré-publié en partie dans la revue Ferraille Illustré de 2003 à 2005 et interrompu par Winshluss pour se consacrer avec Marjane Satrapi à la réalisation du film d'animation "Persepolis" (primé au festival de Cannes et au César et nominé au Oscar), "PINOCCHIO" (en librairie dès le 28 Novembre) narre les (més)aventures de la célèbre marionnette, revues et corrigées par ce bon petit diable de Winshluss. La trame y est globalement la même que dans le célèbre roman de Collodi, cependant l'intrigue y est largement modernisée : On retrouve ici un Pinocchio bien loin du gentil petit garçon de Walt Disney ! Le pantin de bois devient là un simple androïde conçu par un ingénieur en mal de reconnaissance ... Tandis que "le grillon qui parle" (ici un cafard) connaît un sort plus enviable que celui du roman originel, puisqu'il s'agit d'un SDF qui trouve à squatter bien confortablement dans "la boite cranienne" du petit robot en question.
Winshluss maltraite les codes de la bande dessinée populaire et les références cinématographiques avec virtuosité. Des clichés les plus éculés il invente des formes narratives des plus modernes. Mais toute la force du travail de l’auteur réside dans son traitement graphique. Outre un dessin très expressif, Winshluss fait preuve ici d’une maîtrise insolente du récit muet. Car ce Pinocchio ne contient quasiment aucun dialogue ni texte off. Avec Pinocchio, Winshluss s'ébat joyeusement dans l'univers des enfants pour le plaisir des plus grands … un peu comme si Bruno Bettelheim avait écrit pour Tex Avery !
Courtesy of AFP, Park Mag' & Relaxfil
Commenter cet article