20 Mai 2007
Leonardo DiCaprio défend l'environnement et Michael Moore pourfend le système de santé américain: deux documentaires américains engagés ont tenu la vedette samedi à Cannes, où ils sont montrés hors compétition.
L'acteur américain a présenté au festival "La 11e heure", un documentaire alarmiste sur l'état de la planète dont il est co-producteur, co-scénariste et narrateur. "Dans ce film, je ne suis qu'un citoyen préoccupé. Les stars, ce sont les scientifiques auxquel nous donnons librement la parole", a expliqué à la presse DiCaprio.
Cette "11e heure", celle d'avant la catastrophe, fait défiler des dizaines de spécialistes qui détaillent les problèmes d'environnement du globe et leurs causes, avant d'avancer quelques solutions. DiCaprio, 33 ans, ponctue leurs interventions, appellant chacun à l'action.
L'acteur affirme que, pour sa part, il "essaie de vivre de façon respectueuse de l'environnement, notamment pour tout ce qui concerne les panneaux solaires sur la maison, la voiture qu'(il) utilise".
Réchauffement de la planète, fonte des glaces, hausse du niveau de la mer, déforestation, chute de la biodiversité, développement des maladies liées à la pollution: si les faits exposés dans le film sont bien connus, leur accumulation frappe.
Ce documentaire, dans la veine de "Une vérité qui dérange" de Davis Guggenheim, avec Al Gore, se fait plus polémique lorsque les intervenants y critiquent vigoureusement la lâcheté du pouvoir politique face aux grandes entreprises. La Maison Blanche apparaît longuement à l'écran.
Georges Bush a "très peu fait pour l'environnement", a critiqué Leonardo DiCaprio qui estime que "la prochaine élection sera cruciale".
Autre documentaire attendu, "Sicko" est un pamphlet filmé sur la face sombre des Etats-Unis dans la veine de "Bowling for Columbine" puis de "Fahrenheit 9/11", qui avait valu à Moore la Palme d'or en 2004.
Moore s'y attaque cette fois au système de santé de son pays, source d'inégalités criantes car privatisé. Selon lui, 50 millions de personnes en sont exclues faute de pouvoir payer leur assurance.
Il affirme que les soins dispensés aux assurés eux-mêmes sont insuffisants, les compagnies d'assurance médicale recherchant la rentabilité à tout prix.
Moore utilise des exemples choc et poignants, comme celui de cet accidenté non assuré, dont deux doigts ont été coupés et qui doit choisir lequel on lui recoudra, faute de moyens.
Si les situations que dénonce Moore font froid dans le dos, le film se heurte aux limites méthodologiques et au manque de recul, déjà reproché au réalisateur par le passé, et qui finissent pas nuire à son propos, pourtant très pertinent.
Dans sa volonté de combattre un système de santé injuste, Moore dresse un tableau idéal des systèmes de santé français, britannique et canadien, sans évoquer les crises qui les touchent.
Ultime provocation, il emmène trois secouristes malades depuis leur intervention à Ground zero, après les attentats du 11 septembre 2001, se faire soigner à Cuba.
Les autorités américaines, lui reprochant d'avoir ignoré l'embargo instauré par Washington depuis plus de 45 ans - interdisant aux citoyens américains de dépenser de l'argent sur l'île et donc implicitement d'y séjourner -, ont ouvert une enquête contre lui.
Autres invités de marque du Festival, Bono et Adam Clayton, chanteur et bassiste du groupe de rock irlandais U2. Ils présentent, hors compétition et en séance de minuit, le film "U2 3D", captation de concerts de leur dernière tournée destinée à être projetée en trois dimensions. Ils devaient donner un mini-concert sur les marches peu avant le film.
Courtesy of AFP
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