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SAN SEBASTIAN 55

 

Le jury du 55e festival de cinéma de Saint-Sébastien a récompensé samedi le cinéma simple et touchant du réalisateur hong-kongais Wayne Wang en lui décernant le Coquillage d'Or ("Concha de Oro") pour "A thousand years of good prayers".

Ce film souvent drôle, qui raconte les retrouvailles d'un veuf chinois avec sa fille installée aux Etats-Unis, était l'un des favoris de la critique.


Après plusieurs films engagés et assez durs, sa projection à mi-parcours du festival avait apporté une touche de fraîcheur très bien accueillie par le public de la station balnéaire basque.

Il relate l'histoire d'un veuf pékinois qui rejoint sa fille lorsqu'il apprend que celle-ci vient de divorcer, et décide de rester chez elle jusqu'à ce qu'elle aille mieux.

Après des films grand public à gros budget, comme "Coup de foudre à Manhattan" avec Jennifer Lopez et "Vacances sur ordonnance" avec Queen Latifah et Gérard Depardieu, Wayne Wang revient au cinéma indépendant avec ce duo père-fille maladroit et touchant.

Le cinéaste a vivement remercié le jury et le public de Saint-Sébastien lors de la cérémonie de remise des prix samedi soir. "Il s'agit d'un petit film" et cette récompense "montre que tous les films n'ont pas besoin de Brad Pitt ou Angelina Jolie", a-t-il déclaré.

Avec cette récompense, Paul Auster, signe sa réconciliation avec son vieil ami et complice, Wayne Wang, avec lequel il était brouillé depuis plusieurs années.

Ensemble, Paul Auster et Wayne Wang ont réalisé "Blue in the face" en 1995. L'écrivain a aussi été le scénariste de "Smoke", Ours d'argent au festival de Berlin en 1995 et l'un des premiers grands succès du cinéaste hong-kongais, installé de longue date aux Etats-Unis.

Quelques années après, les deux hommes ont cessé de se parler après un désaccord sur une nouvelle collaboration.

"A thousand years of good prayers", a également été récompensé avec le Coquillage d'Argent pour la meilleure interprétation masculine, attribué à l'acteur chinois Henry O, 79 ans.

Après un palmarès relativement décevant l'an passé, aucune mauvaise surprise cette année: les acteurs et cinéastes récompensés avaient majoritairement séduit les festivaliers.

Le jury a voulu encourager la réalisatrice iranienne de 18 ans Hana Makhmalbaf, soeur cadette de la réalisatrice Samira Makhmalbaf et fille du professeur de cinéma et réalisateur Mohsen Makhmalbaf, en lui remettant le Prix spécial du jury pour "Buddha collapsed out of shame", l'une des bonnes surprises de la sélection officielle.

"Merci beaucoup!" a déclaré la jeune réalisatrice, visiblement ravie de son prix, "grâce au cinéma et à la poésie, le monde n'est pas que violence", a-t-elle ajouté.

Le Coquillage d'Argent de l'interprétation féminine est allé à l'Espagnole Blanca Portillo ("Siete mesas de billar francés" de Gracia Querejeta).

Le Coquillage d'Argent pour le meilleur réalisateur a été attribué au docu-fiction choc sur la guerre en Irak du Britannique Nick Broomfield pour "Battle for Haditha".

"Siete mesas de billar francés" (Sept tables de billard français, Ndlr) de l'Espagnole Gracia Querejeta et "Honeydripper" de l'Américain John Sayles, ont été récompensés conjointement par le Prix du meilleur scénario.

Outre une sélection officielle de bonne tenue, cette édition a aussi été marquée par la venue de plusieurs stars américaines.

Les acteurs Viggo Mortensen, Richard Gere, Samuel L. Jackson, la rock star Lou Reed, ont apporté le glamour et la répercussion médiatique indispensables à un festival handicapé par son calendrier -juste après la Mostra de Venise et le festival de Toronto-- qui restait sur quelques éditions un peu grises.

 

Courtesy of AFP

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