30 Janvier 2019
Tiré d’un classique de la littérature américaine ("Ne tirez pas sur l’oiseau moqueur", d’Harper Lee, dont je vous recommande chaudement la lecture) et considéré par beaucoup comme un monument du septième art, "Du Silence Et Des Ombres" ("To Kill A Mockingbird") n’a pas la célébrité qu’il mérite dans l’hexagone. C’est là chose étonnante, "Du Silence Et Des Ombres" recueillit, l’année de sa sortie, plusieurs statuettes lors de la cérémonie des Oscar (dont celle du Meilleur Acteur, attribuée à Gregory Peck) et il est considéré par nombre de critiques comme un film devant impérativement être vu par tout amateur de cinéma.
Force est d’avouer que "Du Silence Et Des Ombres", à l’instar du livre qui l’inspira, est une œuvre fortement ancrée dans la culture américaine. Son histoire se déroule durant la Grande Dépression, dans le très ségrégationniste état d’Alabama. Atticus Finch, avocat intègre, élève seul ses deux enfants, Jem et Scout. Lorsqu’Atticus Finch est commis d’office pour défendre la cause d’un noir accusé du viol d’une blanche, ses enfants vont être confrontés au monde des adultes ...
Au travers le regard des enfants, l’histoire contée par "Du Silence Et Des Ombres" est un mélange de tendresse et d’émotion, mais aussi de brutalité et de noirceur. Peinture d’un monde empli de préjugés, où le juste tente de faire entendre sa voix, ce film mérite amplement le label "culturellement signifiant" que lui a attribué la Bibliothèque du Congrès Américain. Solidement ancré dans la réalité de l’époque (qui continue de résonner dans notre actualité, cela dit), "Du Silence Et Des Ombres" est un fabuleux voyage dans l’Américaine d’avant-Guerre, et également un périple inoubliable en territoire d’enfance.
Admirablement interprété, notamment (ce qui est notable) par ses jeunes acteurs, "Du Silence Et Des Ombres" fait la part belle à ses personnages, tous profondément humains. Servis par une réalisation s’abstenant de tout effet déplacé, les interprètes donnent dans ce film toute la mesure de leur talent, qu’il s’agisse des têtes d’affiche (Gregory Peck en premier lieu) ou des seconds rôles. A ce sujet, "Du Silence Et Des Ombres" marque la première apparition au cinéma de Robert Duvall qui connaîtra ensuite la carrière que l’on sait.
L’histoire dans laquelle évoluent ces admirables personnages peut être classée par certains dans la catégorie des "films à procès". Certes, l’intrigue principale du film est bâtie autour de la mission assignée à Atticus Finch, et la grande scène du film reste son admirable plaidoirie, mais l’immense valeur de ce grand classique réside dans l’humanité de ses personnages et l’universalité de son propos. Robert Mulligan, le metteur en scène, reçut d’ailleurs plusieurs récompenses pour cette œuvre (dont l’Oscar du meilleur réalisateur).
Eminemment recommandable, "Du Silence Et Des Ombres" fait indéniablement partie du panthéon du Septième Art, de la même façon que le roman dont il est tiré mérite sa place dans toute bibliothèque.
Remerciements à Les Chroniques du Cinéphile & Laurent avec "Deuxième Séance" (http://deuxiemeseance.over-blog.com)
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