Planète Cinéphile

Cette semaine

CANNES 2014 : "VENI, VIDI, VICI" (VENDREDI 23)

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On n'est plus très loin du palmarès, suivi du générique final de cette 67ème édition cannoise, juste le temps pour nous de vous parler de "Jimmy's Hall" de Ken Loach ainsi que de "Mommy" de Xavier Dolan.

 

"Jimmy's Hall" est censé être l'ultime oeuvre cinématographique du cinéaste Ken Loach - même si ce dernier a avoué, en conférence de presse : "Il est difficile d'arrêter de faire des films". Le film s'intéresse à l'histoire de Jimmy Gralton,  rentrant au pays pour aider sa mère à s'occuper de la ferme familiale, après un exil de 10 ans aux États-Unis. L'Irlande qu'il retrouve, une dizaine d'années après la guerre civile, s'est dotée d'un nouveau gouvernement. Tous les espoirs sont permis ... Suite aux sollicitations des jeunes du Comté de Leitrim, Jimmy, malgré sa réticence à provoquer ses vieux ennemis comme l'Eglise ou les propriétaires terriens, décide de rouvrir le "Hall", un foyer ouvert à tous où l'on se retrouve pour danser, étudier, ou discuter. À nouveau, le succès est immédiat. Mais l'influence grandissante de Jimmy et ses idées progressistes ne sont toujours pas du goût de tout le monde au village. Les tensions refont surface. C'est toujours un véritable plaisir de découvrir un film de Ken Loach, quelque soit le sujet, quelque soit l'époque. Maîtrise de la mise en scène, justesse du jeu des acteurs, scénario impeccable et propos intéressant - subversif. Si vous appréciez la musique traditionnelle irlandaise, vous serez envouté par ses ballads et autres chants gaéliques. "Jimmy's Hall" peut totalement se voir attribuer la Palme d'Or - on se souvient de l'excellent "Vent Se Lève", autre drame qui nous replongeait dans l'Histoire irlandaise. Au passé comme au présent, le talent de Ken Loach se conjuge à tous les temps. (Note : 4/5) - Sortie (France) : 02 Juillet 2014.

 

Ahh ... Le moment que beaucoup attendent, le moment de parler du buzz cannois de cette année - "Mommy", la cinquième réalisation de Xavier Dolan. Le film dont le jeune cinéaste québécois est le plus fière, et qui revient sur l'histoire d'une veuve mono-parentale qui hérite de la garde de son fils, un adolescent TDAH impulsif et violent. Au coeur de leurs emportements et difficultés, ils tentent de joindre les deux bouts, notamment grâce à l’aide inattendue de l’énigmatique voisine d’en face, Kyla. Tous les trois, ils retrouvent une forme d’équilibre et, bientôt, d’espoir. Comme un air frais, un souffle nouveau qui aura enthousiasmé cette 67ème édition depuis sa projection, et qui laisse le sentiment qu'une nouvelle page de l'histoire du cinéma actuel est en train de s'écrire. S'il l'on "connaît la chanson" de la filmographie de Xavier Dolan, "Mommy" ne surprend nullement. Des écorchés vif confrontés à une réalité sociale qui les pointe en marge du système - c'est du déjà vu chez le metteur en scène. Pour ce faire une idée, on peut dire en quelque sorte, que le film est un subtil mélange entre le sujet de fond et le jeu d'acteur de "J'ai Tué Ma Mère" (bravo à Anne Dorval) et l'audace formelle de "Laurence Anyways" - éventuellement, "Les Amours Imaginaires". A l'image de l'accoutrement de la mère (titre du film), la stylistique et plus précisément la direction artistique est ce qui contraste le plus avec le reste du film. C'est concrètement le cas de cette fameuse séquence (qui rappelle le travail des clips musicaux de Hype Williams), où Steve Després s'échappe en skate à travers la ville. Entrecoupés de plans au ralenti, sur du son de Counting Crows (Colorblind), les plans tous plus forts les uns que les autres s'enchaînent pour, qu'enfin, au bout de 3/4 d'heure, le carcan en 4/3 laisse place au plein écran 16/9 - sans doute la séquence la plus marquante de Cannes. A ce moment là, on se dit qu'une étape narrative est franchie et que le destin du protagoniste va s'ouvrir à de nouveaux chapitres, mais malheureusement non, à la séquence d'après on revient en 4/3 - frustrant ... Aussi le côté légèrement too much, se situe dans l'éxagération en continue du propos, devenant vite agaçant. Même si Xavier Dolan ressasse ces thèmes fétiches, "Mommy" reste une oeuvre formellement ambitieuse, mais également généreuse et pleine d'espoir - un prix du jury ou de la mise en scène serait totalement justifié (Note : 3,5-4/5).

 

Retrouvez-nous via Twitter (@planetecine) pour suivre en direct, la remise des prix de cette 67ème édition, à partir de 18h50. La retransmission de la cérémonie de clôture sera disponible en direct, sur notre homepage (rubrique "Live").

 

 

BONUS :

 

 

PALMARES - UN CERTAIN REGARD

 

 

Prix Un Certain Regard : "Fehér Isten" (White God) de Kornél Mundruzco,

 

Prix du Jury : "Force Majeure" (Turist) de Ruben Östlund,

 

Prix spécial Un Certain Regard : "The Salt of the Earth" de Wim Wenders & Juliano Ribeiro Salgado,

 

Prix d'ensemble : "Party Girl" de Claire Burger, Samuel Theis & Marie Amachoukeli,

 

Prix du Meilleur Acteur : David Gulpilil pour "Charlie's Country" de Rolf de Heer.

 

 

 

PALMARES - QUINZAINE DES REALISATEURS


 

Prix SACD : "Les Combattants" de Thomas Cailley,

 

Prix Label Europa Cinemas : "Les Combattants" de Thomas Cailley,

 

Prix Art Cinema Award : "Les Combattants" de Thomas Cailley,

 

Mention spéciale : "Trece Si Prin Perete" de Radu Jude,

 

Prix illy du court métrage : "Sem Coraçao" de Nara Normande et Tiao,

 

Prix Fipresci : "Les Combattants" de Thomas Cailley.

 

 

 

 

Courtesy of Le Festival de Cannes, Un Certain Regard, La Quinzaine Des Réalisateurs & AFP

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