23 Avril 2014
Les vacances s'enchaînent mais ne se ressemblent pas, tout comme les nouvelles sorties cinématographiques, avec cette semaine : "Une Rencontre" de Lisa Azuelos, "Les Amants Électriques" de Bill Plympton, "Night Moves" de Kelly Reichardt, "Dans La Cour" de Pierre Salvadori, "L'Été Des Poissons Volants" de Marcela Said, "States Of Grace" de Destin Cretton, "96 Heures" de Frédéric Schoendoeffer, "Khumba" de Anthony Silverston, "Un Voyage" de Samuel Benchetrit, le documentaire "La Ligne De Partage Des Eaux" de Dominique Marchais, la ressortie de "Othello" de Orson Welles, ainsi que "Brick Mansions", l'ultime film d'action (d'avant "Fast & Furious 7") avec Paul Walker, réalisé par Camille Delamarre.
LES ORIGINES DU PROJET
Camille Delamarre : "EuropaCorp souhaitait réinvestir l’univers des films Banlieue 13 pour en faire une version délibérément hollywoodienne. Une sorte de «reboot», pour reprendre un terme américain ! Quand Luc Besson m’a proposé de réaliser Brick Mansions, j’ai tout de suite été séduit par le fait que le film se situe dans un milieu très urbain. Ayant beaucoup pratiqué le hip-hop et le graph quand j’étais adolescent, c’était une occasion de me replonger dans un univers que je connaissais bien. À la lecture du scénario, une multitude d’images me sont immédiatement apparues. Le projet m’a attiré parce qu’il était ambitieux et contenait des scènes d’action qui m’inspiraient et que, venant du montage, je savais comment je les monterais au final."
LES CASCADES
C.D. : "C’est Michel Julienne et son équipe, avec qui j’avais déjà eu l’occasion de collaborer, notamment sur la série des Transporteur, qui était en charge des cascades de voitures. J’ai également travaillé avec Stunt Stage, l’équipe cascade de Montréal. Quand j’allais les voir à l’entraînement, ils me montraient les chorégraphies qu’ils avaient mises au point en suivant mes indications. Je les filmais avec mon iPad et s’il y avait des choses que je voulais modifier, on les essayait sur place. Le parkour, en plus d’être une performance physique et visuelle étonnante est surtout une discipline authentique. La plupart du temps, elle est réalisée par des têtes brûlées qui n’hésitent pas à se jeter de toit en toit, à la recherche de sensations fortes. J’ai voulu respecter cette volonté initiale du parkour qui consiste à faire les choses sans trucages. La rencontre avec David Belle a été formidable parce qu’il est l’inventeur, le pionnier du parkour. Pendant nos séances de préparation, il m’a raconté la genèse du parkour, comment il l’avait instauré ... C’est aussi une histoire de famille, avec son père. C’était passionnant."
LE STYLE VISUEL
C.D. : "J’ai décidé de travailler avec Christophe Collette, un directeur de la photo que j’avais rencontré il y a dix ans sur mon premier clip – tourné également à Montréal. Luc Besson m’a fait confiance en acceptant d’engager ce jeune directeur photo qui a une vraie renommée dans la publicité, à Montréal, mais dont c’était le premier film. Il m’a présenté son équipe, qui est jeune et motivée. Le fait qu’on soit de la même génération et qu’on ait une attirance réelle pour le film d’action est la raison pour laquelle ça a tellement bien fonctionné. Dès le départ, l’esthétique du film était primordiale pour moi. Ma première consigne a été de tout tourner à contrejour – ce qui donne un résultat visuel graphique et stylisé. On a utilisé des objectifs anamorphiques, qui réduisent la profondeur de champ et donnent à l’image une texture très cinéma, avec un cadre scope, qui permet des cadrages intéressants. Pour la lumière, on a cherché à éviter que ça fasse studio, vu qu’on tournait dans de véritables décors abandonnés, dans de vraies usines désaffectées ... Je voulais conserver le côté naturel et «trash» que nous avions cherché lors des repérages. Mes références étaient des films comme Seven de David Fincher. Pour les courses-poursuite, nous avons eu recours à diverses innovations techniques – notamment des drones, qui permettent de s’approcher très près du sujet, en passant par des endroits inaccessibles en hélicoptère."
EN MÉMOIRE DE PAUL
C.D. : "J’ai eu l’honneur et le plaisir de travailler avec Paul Walker pendant plusieurs semaines sur mon film Brick Mansions, et cette aventure ensemble restera pour moi inoubliable. Paul était un homme avec un grand coeur et vraiment très sympathique. Un homme dont le charme et le charisme se faisaient sentir dés qu’il arrivait sur le plateau et dont le visage resplendissait à chaque fois sur l’écran. Son talent d’acteur était tellement intense, sensible, drôle et puissant, que cela a été magique de travailler avec lui. Je suis très fier et heureux d’avoir pu le connaître."
Courtesy of EuropaCorp Distribution
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