Planète Cinéphile

Cette semaine

L'AUTRE SORTIE DE LA SEMAINE : "THE TWO FACES OF JANUARY"

The Two Faces Of January

 

 

À quelques jours du début de l'Été, que nous réserve cette nouvelle semaine de sorties cinématographiques ? Un biopic musical composé par Monsieur Clint Eastwood, "Jersey Boys", le drame Guédiguianesque "Au Fil d'Ariane", la comédie US "Triple Alliance" de Nick Cassavetes, la comédie dramatique "Xenia" de Panos H. Koutras, le très bon documentaire "Résistance Naturelle" de Jonathan Nossiter, les ressorties de "Sans Toit Ni Loi" d'Agnès Varda & "Mean Streets" de Martin Scorsese, et notre coup de coeur de la semaine : "The Two Faces Of January", réalisé par Hossein Amini, scénariste du désormais cultissime "Drive". Alors, quel(s) film(s) comptez-vous découvrir durant ces beaux jours ?

 

 

NOTE D’INTENTION DU RÉALISATEUR


"Le roman de Patricia Highsmith, The Two Faces Of January, est un livre que j’ai lu pour la première fois il y a de cela plus de vingt ans. J’ai trouvé l’intrigue vague, parfois incohérente et souvent illogique. Pourtant cette histoire ainsi que les personnages imparfaits qui l’habitent m’ont tout de suite marqué, pour ne plus jamais me quitter. De toutes les oeuvres que j’ai pu adapter pour le grand écran, c’est la seule qui ait suscité l’envie et le besoin de la réaliser moi-même. Cela est sûrement dû au fait que je reconnais être miennes les contradictions émotionnelles et les faiblesses des personnages. Patricia Highsmith a un don particulier pour mettre à jour nos zones d’ombre, surtout lorsqu’il s’agit de comportements et d’émotions humaines quelque peu indignes.


Ses personnages sont des menteurs, des escrocs, desivrognes ; ils sont jaloux, paranoïaques et souvent bêtes. Mais ce sont justement à cause de ces faiblesses et de ces contradictions que les personnages de Patricia Highsmith sont si humains, et qu’il est si facile de s’identifier à eux. Si le côté sombre de la nature humaine est souvent exploré dans le cinéma, il l’est rarement dans ses éléments de faiblesse. C’est précisément ce que j’ai trouvé fascinant dans le roman. Il y a une réplique au début du film où Rydal parle des « tours cruels que les Dieux jouent aux Hommes ». Les trois personnages principaux du film sont à la merci des Dieux, mais ils sont également défiants dans leur lutte contre le destin.

 

En tant que réalisateur, j’ai été pris de passion pour ces trois personnages. Je ne voulais pas les étudier à travers un microscope, mais plutôt être le complice de leurs erreurs, montrer de l’empathie pour leurs dilemmes émotionnels et partager leurs peurs et leur souffrance.

 

Je voulais éviter la représentation carte postale de la Grèce et de la Turquie des années soixante, pour privilégier un monde qui reflèterait leur état d’esprit et leur descente aux enfers psychologique.

 

Malgré tous leurs défauts, je trouve que ces personnages sont à leur manière héroïques. Le sort s’acharne contre eux, mais dans la défaite ils restent dignes et humains. C’est là leur cri de défi envers les Dieux."

 

— Hossein Amini. Londres, Janvier 2014.

 

 

 

 

 

Courtesy of StudioCanal

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