26 Novembre 2013
Synopsis :
"A la fin des années 60, Linda étouffe au sein de sa famille que sa mère, aussi rigide que ses principes religieux, dirige d’une main de fer. C’est une belle fille de 20 ans, prête à embrasser la vie avec enthousiasme malgré sa timidité et sa naïveté. Quand elle rencontre Chuck Traynor, elle ne résiste pas à son charisme viril, quitte le domicile familial pour l’épouser et fait auprès de lui l’apprentissage d’une liberté qu’elle soupçonnait à peine. Chuck la persuade de ses multiples talents et l’incite à se laisser filmer lors de leurs ébats. Amoureuse et soumise, elle accepte de jouer quelques scènes d’un film pornographique. Quelques mois plus tard, en juin 1972, la sortie sur les écrans de GORGE PROFONDE fait d’elle du jour au lendemain une star unique. Vivement encouragée par Chuck, Linda saisit à bras-le-corps sa nouvelle identité de reine de la liberté sexuelle."
Sortie (France) : 08 Janvier 2014
Critique :
"Planète Cinéphile" a eu l'occasion de voir le film lors d'une première projection presse parisienne et, ce que l'on peut vous dire, c'est que le film fascine tout d'abord par sa qualité de reconstitution historique, mais également par la prestation de la talentueuse Amanda Seyfried.
N'y allons pas par quatre chemin, le gros plus de "Lovelace" c'est l'ambiance 70's qui y règne, sa reconstitution sociale et culturelle (décors, costumes, accessoires et objets) et que l'on peut, à juste titre, reliée au travail d'atmosphère recherché récemment chez Steven Soderbergh dans "Ma Vie Avec Liberace". A contrario, ce qui péche, s'avère être la proposition des deux niveaux de lecture du biopic, proposée par le scénariste Andy Bellin - ou si vous préférez la vision de deux récits en un. Une seconde vision du déroulé des èvènements de la jeune adulte Linda qui arrive à la moitié du film, pas forcément bien agencé avec le montage de Robert Dalva (et, c'est d'ailleurs à ce moment précis que l'on repense à l'ingéniosité de l'harmonisation de "Cloud Atlas", dans sa façon de pouvoir relier et naviguer entre des destins et des époques totalement différents - l'Oscar du meilleur montage pour Alexander Berner & Claus Wehlisch ?). Pourquoi ce choix scénaristique ? Pourquoi ne pas avoir adopté le point de vue et révélé le vécu de Linda dès le début ? Il s'agit d'un biopic, mais de plusieurs vérités ... Intention assez paradoxale et peu convaincante au final.
Concernant le récit filmique, il n'y a rien d'extraordinaire dans la façon dont est racontée le film, découpage technique des plus banals, surtout pour du cinéma qui se "prétend indépendant" - comprenez plus libre en terme de créativité. Peu ou pas de réelles propositions en terme de language cinématographique (le grain dans l'image ne suffisant pas). Par exemple, il faut quand même bien préciser que ces deux lascars de réalisateur, à aucun moment du film, ne réussissent à nous montrer ne serait-ce que le début d'un plan mettant en scène une fellation. Attendez les gars, il s'agit pourtant d'une biographie sur Linda Lovelace, l'actrice du film culte pornographique "Gorge Profonde" de 1971 ! C'est bien ce que j'avais cru comprendre, mais il semblerait donc que l'on évite le souci du détail. Autant faire un biopic sur le marchand du coin ... Manque certain de caractère à l'oeuvre.
Reste le propos du film, sur cette course éffrénée au succès et à la recherche du profit d'un système hollywoodien corrompu - déjà beaucoup plus intéressant. Critique assez tardive, mise en adéquation avec la fatalité que peut parfois réserver la Vie et où toute notion d'humanité disparaît - qui traîne plus ou moins, de façon latente, tout au long des 93 minutes et notamment au travers des personnages de Chuck et de Dorothy Boreman (Sharon Stone méconnaissable). Finalement, on en apprend davantage sur la société américaine du début des années 70 que sur la vraie nature de Linda Lovelace. C'est à peu près tout ce que l'on retiendra de "Lovelace", sinon le charme et le talent de son interprète, Amanda Seyfried.
Note : (3/5)
Courtesy of Helios Films
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