20 Décembre 2016
Synopsis: "Selene est une guerrière vampire puissante. Dans la lutte qui oppose depuis des siècles son peuple à celui des Lycans, des loups-garous, elle est reconnue pour être l'une des tueuses les plus efficaces. Jusqu'au jour où elle tombe amoureuse de Michael Corvin, un humain qui se retrouve pris malgré lui dans l'affrontement des deux clans. Mordu par l'un des loups-garous, il devient rapidement l'un d'entre eux. Entre passion et devoir, Selene doit alors choisir son camp..."
Sortie (France): 24 septembre 2003
Critique:
Le synopsis de ce premier volet indique directement au spectateur l’un des aspects inédits de l’histoire : une guerre entre vampires et loups-garous ! En effet, il n’y avait pas eu jusqu’alors de véritables tentatives de relier ces deux créatures légendaires : si cela était le cas auparavant, au yeux du grand public il s’agissait essentiellement d’univers bien différents.
L’originalité de ce scénario s’explique notamment par le fait qu’il ne se base pas sur des oeuvres préexistantes : Len Wiseman, l’un des réalisateurs et créateur de cette saga, a donc bénéficié d’une grande liberté afin de réinventer ces monstres légendaires.
Les loups-garous possèdent une apparence et une force importantes, démontrant ainsi leur bestialité. Toutefois pouvant se transformer à volonté, ils gardent un certain contrôle. Concernant l’image des vampires, il ne s’agit plus du tout d’une personne noble, se transformant en chauve-souris la nuit à la recherche d’une jugulaire à saigner : ici, nous découvrons une version “post-Matrix” du mythe !
En effet ils possèdent une grande force, sont incroyablement agiles et dotés d’armements avancés. Tel un “Néo”, ils portent de longtemps manteaux noirs et les scènes d’action se composent parfois de ralentis (notamment durant les fusillades) ce qui rappellent fortement la réalisation des soeurs Wachowski.
Cette nouvelle vision des loups-garous et vampires s’accompagnent également d’une origine intrigante : ces créatures seraient le résultat d’une sorte de “malédiction génétique” qui remonterait à plus plusieurs centaines d’années dans le passé. Le spectateur ressent que cet univers a une histoire, ainsi que des règles : l’on apprend les tenants-et-aboutissants de l’histoire au fur et à mesure. La mythologie de la saga se montre aussi par son esthétique très “gothique” démontrant une guerre sombre, souterraine et cachée de tous.
Globalement, les trois premiers films se tiennent scénaristiquement et respectent l’univers de la saga. Si “Underworld 3 : Le soulèvement des Lycans” est un préquel des plus classiques, son histoire est totalement en corrélation avec ce que l’on sait déjà et le spectateur découvre efficacement, “comment” se sont déroulés certains événements. “Underworld 2 : Évolution” commence directement là où l’histoire s’était arrêtée dans le premier volet et si les “soucis scénaristiques” commencent à apparaître, il s’agit d’une suite agréable et aurait pu même être une conclusion de la saga.
Les personnages principaux sont globalement aussi charismatiques qu’intéressants : Kate Beckinsale dépeint une vampire ténébreuse, qui n’hésite cependant pas à se questionner sur ce qui l’entoure. Il s’agit d’un personnage intelligent et attachant, qui a permis à son actrice de se défaire de son image de “demoiselle en détresse” qu’elle pouvait avoir en 2003. Michael Sheen est un leader imposant auprès des loups-garous, à tel point que ses alliés se taisent lorsqu’il entre en scène : d’abord présenté comme un antagoniste des plus classiques, il prendra de plus en plus d'épaisseur au fur et à mesure. Bill Nighy interprète tellement bien son personnage de patriarche de la lignée des vampires, que le spectateur en oublierait que ce comédien est un acteur comique, à la base !
Toutefois, si l’univers présenté dans le premier film est aussi clair qu’intéressant, il va montrer des signes de faiblesse dès le second volet ! Les oublis et les facilités scénaristiques vont s’accumuler dans l’esprit du spectateur et la qualité de la saga va en pâtir sérieusement… Sans aller dans les détails, en voici quelques exemples : le personnage de Michael est la représentation même du principe “Ta gueule, c’est magique”. Ses pouvoirs ne sont jamais expliqués durant la saga, ce qui permet alors au scénariste de s’en servir en tant que “Deus Ex Machina” pouvoir résoudre n’importe quelle situation.
Nous pouvons constater la même chose, concernant la vampire Selene : ses capacités ne sont pas clairement établies. À plusieurs reprises, le spectateur découvre dans le feu de l’action ce qu’elle est capable de faire et cela dessert complètement le personnage ! Au lieu de se dire “Ah bon, elle peut faire ça ?” l’on devrait ressentir la puissance de ce protagoniste bien avant de le voir à l’écran : sinon les carences scénaristiques n’en sont que plus flagrantes ! Si la saga s’était arrêtée avec la sortie du troisième volet, elle aurait formé une bonne trilogie. Mais il a été décidé en 2012 de reprendre l’histoire, où elle s’était terminée avec “Underworld 2 : Evolution”...
Toute la promotion autour du quatrième épisode “Underworld : Nouvelle Ère” se vendait sur de nouveaux enjeux, une nouvelle guerre, de nouveaux ennemis… Ce fut le cas, uniquement durant les dix premières minutes du film ! Après que l’introduction soit passée, le scénario est exactement le même que celui des premiers films : les vampires contre les lycans ! Le personnage d’Eve n’enlève pas ce sentiment de répétition et ne fait qu’ajouter des questions pour le spectateur. Ce film ne fait pas avancer la mythologie de cet univers, à tel point que le scénario stagne pendant 88 minutes. Si le film à venir en février 2017 “Underworld : Blood Wars” n’était pas lié au précédent, l’on pourrait qualifier “Underworld : Nouvelle Ère” d’épisode secondaire non canonique.
En guise de conclusion, voici un petit classement personnel des films de la saga, par ordre décroissant : “Underworld : Nouvelle Ère” serait selon moi le moins intéressant, en raison de son absence totale d’originalité et cette impression d’inutilité. Ensuite, je choisirais “Underworld 2 : Evolution” car s’il est globalement agréable, les failles scénaristiques commencent à apparaître… Je placerais à la seconde place “Underworld 3 : Le soulèvement des Lycans” car à défaut d’avoir un scénario des plus complexes, c’est un bon divertissement.
Note: (2,5/5)
Courtesy of SND
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