2 Octobre 2017
À l'occasion des dix ans de la création de Planète Cinéphile, nous allons revenir chaque début de mois pour partager un moment inédit avec une personnalité du septième art. On débute cette première séquence avec l'interview exclusive de Marie-Eve Musy, comédienne franco-suisse. Instant cinéphile, action!
Si je te dis le mot cinéphile, à quoi penses-tu?
Marie-Eve Musy: "Le terme cinéphile évoque pour moi mes années collège (16-19 ans). C'était l'époque où j'avais le temps de dévorer les films. J'avais choisi l'option complémentaire cinéma, j'étais membre du ciné-club du collège et je suivais les JEC. Il existait à Genève cette semaine annuelle incroyable, appelée 'Journées d'Etudes Cinématographiques', organisée par Serge Lachat, amoureux invétéré du septième art. Les étudiants qui s'y inscrivaient, étaient libérés des cours habituels pendant une semaine pour aller voir des films. On les analysait ensuite avec des spécialistes, et on avait la chance d’interviewer des invités prestigieux. Chaque année, la semaine était dédiée à un cinéaste, ou à un courant cinématographique différent. C'est comme ça que j'ai découvert tous les Almodovar et les vieux films de l'âge d'or d'Hollywood. C'était magique! J'ai énormément appris."
Quel est ton cinéaste préféré?
M-E.M.: "J’aime François Truffaut. Le premier de ses films que j'ai vu 'La nuit américaine', j'étais adolescente. Il m'a fait rêver. Le cinéma qui parle de l'envers du décor - tout comme le théâtre qui parle de troupes de comédiens - reste pour moi ce qu'il y a de plus intéressant.
J'ai découvert ensuite un grand nombre de ses films, et n'ai jamais été déçue. C'est rare que j'apprécie autant de films d'un même réalisateur. Il arrive souvent qu'une oeuvre me marque, mais je suis déçue par les suivantes. Ce n'est pas le cas pour ce réalisateur: 'Les 400 coups', 'Jules et Jim', 'L'amour en fuite', ... tant de films de François Truffaut me touchent.
On n'est jamais objectif de toute façon lorsque l'on regarde un film. On le regarde avec nos expériences de vie, notre humeur du jour et nos questionnements métaphysiques du moment. Il m'est arrivé de trouver un film terriblement nul, de l'oublier, de le revoir cinq ans plus tard - sans aucun souvenir du premier visionnement - et de l'adorer. J'ai un cerveau doué pour oublier de manière presque intstantanée ce qui ne lui plaît pas. Je suis capable de savoir que j'avais honni un film seulement en me référant à mes notes personnelles (j'écris une critique de tous les films que je vois depuis 2008)."
Que fais-tu actuellement?
M-E.M.: "Je reviens du Maroc. Je suis extrêmement honorée d'avoir été invité à intégrer le jury du Festival International du Film de Femmes de Salé (FIFFS). J'ai été ravie de découvrir les oeuvres de la compétition officielle et de rencontrer de brillantes femmes d'origines diverses qui travaillent dans l'industrie du film."
Interview: Nicolas Cabellic - Remerciements à Marie-Eve Musy / Photographie (Marie-Eve Musy): Othmane Jmad
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