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DESTINATION... "BLACK MIRROR" SAISON 4 !

DESTINATION... "BLACK MIRROR" SAISON 4 !

Plus d'un an après la sortie de l'acclamée saison 3, la première par Netflix, "Black Mirror" livre sa quatrième série d'anthologie. Reste à savoir si c'est pour notre plus grand bien, ou notre plus grand mal... Car si la série a toujours été d'une qualité remarquable, cette saison se démarque clairement des autres. Elle poursuit le virage entamé avec des épisodes comme San Junipero (plus léger) ou Hated In The Nation (plus politique). Retour sur cette quatrième saison, épisode par épisode... ATTENTION: spoilers !

 

DESTINATION... "BLACK MIRROR" SAISON 4 !

USS Callister : "Le capitaine Robert Daly dirige l'équipage de son vaisseau spatial d'une poigne ferme et juste... Mais une nouvelle recrue arrive, et les faux-semblants volent en éclat."

USS Callister : "Le capitaine Robert Daly dirige l'équipage de son vaisseau spatial d'une poigne ferme et juste... Mais une nouvelle recrue arrive, et les faux-semblants volent en éclat."

"USS Callister" surprend par son histoire, jusque là jamais vue dans la série. Du moins presque... Au lieu d'utiliser un principe totalement nouveau, on se retrouve ici avec un énième épisode basé sur le principe d'une puce dans la tête... Et ça ne sera pas le dernier de cette saison ! Si l'épisode sait se démarquer avec son casting et sa photographie, il traîne un peu la patte et certaines réactions des personnages ne sont pas logiques. Le secret sur l'intrigue a été gardé secret jusqu'à la diffusion, et l'on est donc assez surpris de voir où l'épisode semble partir. Cependant ce qui est intéressant mais beaucoup... beaucoup... beaucoup trop de temps à réellement arriver. Le rythme inégal est le défaut principal de cet épisode. Reste qu'il se veut être un véritable hommage aux fans de séries en général, mais l'épisode sait aussi prendre du recul et nous rappeler qu'il ne faut pas dépasser les limites. On en viendrait presque à trouver cet épisode fun, et quand on commence à trouver que cette série est "fun", c'est qu'il y a un problème non ?

Arkangel: "Inquiète pour la sécurité de sa fillette, Marie, mère célibataire, équipe celle-ci d'un implant de surveillance de pointe qui permet de la localiser. Et pas seulement..."

Arkangel: "Inquiète pour la sécurité de sa fillette, Marie, mère célibataire, équipe celle-ci d'un implant de surveillance de pointe qui permet de la localiser. Et pas seulement..."

Jodie Foster réalise cet épisode qui se veut plus intimiste, concentré sur une mère et sa fille. Si le dispositif de départ est assez intéressant, il n'est que trop peu exploité par le scénario, qui se contente d'utiliser seulement quelques fonctions parmi l’éventail que ce genre de technologies pourraient proposer, et sur-utilise ces fonctions... Le propos de cet épisode s'avère être plus adressé vers les parents et s'oriente sur la psychanalyse: l'enfant a besoin de vivre autour de choses violentes pour pouvoir savoir mieux les appréhender par le futur. Il ne faut pas sur-protéger son enfant au risque que cela finisse comme ceci... La réalisation de Jodie Foster est classique mais efficace. Si l'on est bien attentifs, on se rend compte que l'épisode a subit des coupes au montage: Sarah aurait dû tomber à un moment ou à un autre sur la tablette. C'est plus le comportement de la mère que la technologie en elle-même qui est critiqué... Un concept de base intéressant, mais mal exploité.

Crocodile: "Mia, une architecte, pourra-t-elle taire son terrible secret quand Shazia, enquêtrice d'assurance, sonne à sa porte, glanant les récents souvenirs d'un accident voisin ?"

Crocodile: "Mia, une architecte, pourra-t-elle taire son terrible secret quand Shazia, enquêtrice d'assurance, sonne à sa porte, glanant les récents souvenirs d'un accident voisin ?"

Il y a un consensus général autour de cet épisode chez les fans de la série: c'est le plus mauvais épisode jamais réalisé. On s'y ennuie profondément, la technologie n'est pas au centre de l'intrigue dont on ne croit pas une seule seconde à la cohérence et qui ne fait qu'être tirée sur la longueur pour pas grand chose au final. Si le changement de décor donne une bouffée d'air frais à l'esthétique de la série qui devenait redondante, et que l'orientation finale est osée, cela ne suffit pas à nous faire nous attacher aux personnages qui sont plats malgré la volonté des acteurs. La tension n'aboutit jamais, les enjeux sont trop faibles ou pas assez explicites et de ce fait l'aboutissement ne peut qu'être décevant. C'est tout de même le troisième épisode de la saison, et pas un seul n'a encore réussi à nous convaincre totalement... Est-ce la fin de l'âge d'or de la série ?

Hang The DJ: "Selon ce système de rencontres, toute relation a une date de fabrication et d'expiration. Mais Frank et Amy remettent vite en question cette logique stérile..."

Hang The DJ: "Selon ce système de rencontres, toute relation a une date de fabrication et d'expiration. Mais Frank et Amy remettent vite en question cette logique stérile..."

Il aura fallu attendre le quatrième épisode pour retrouver la série que l'on aime tant. Tous les ingrédients d'un bon épisode de la série sont présents: un principe original existant déjà de nos jours mais poussé à son extrême métaphorique, un genre inexploré jusque-là (la comédie romantique), un environnement inédit, une photographie léchée et surtout un twist inattendu qui nous scotche. Car "Black Mirror" c'est avant tout une série qui doit nous laisser bouche bée. On doit en ressortir en se sentant manipulé, désorienté, remettant en question des éléments de notre vie. Il parvient à nous faire douter de notre propre existence à plusieurs reprises. Il n'y a rien à redire, nous sommes face à un épisode emblématique de la série. On sent que les moyens y ont été mis, que ça a été fait avec le cœur. Une réussite à 99.8%.

Metalhead: "En explorant un entrepôt abandonné, trois pillards en quête de ressources déclenchent un monstre impitoyable qui s'élance à leur poursuite dans un désert inhospitalier..."

Metalhead: "En explorant un entrepôt abandonné, trois pillards en quête de ressources déclenchent un monstre impitoyable qui s'élance à leur poursuite dans un désert inhospitalier..."

Rupture esthétique totale pour cet épisode mis en scène par l'excellent David Slade ("Hard Candy"). Si "Men Against Fire" dans la saison 3 se plantait dans le contexte de guerre, ce "Metalhead" est un bijou de mise en scène et de minimalisme. La caméra de Slade sait parfaitement insérer le personnage dans les décors, nous faire vivre la course-poursuite comme si on y était. L'actrice Maxine Peake incarne avec justesse ce personnage dont, malgré le fait qu'on ne sache rien d'elle, est terriblement attachant. Le sort s'acharne sur elle jusqu'au bout. L'épisode questionne le rôle des intelligences artificielles dans l'ordre militaire. Un excellent travail d'écriture allié à une réalisation réfléchie et maîtrisée, un poil trop court malheureusement.

Black Museum: "Sur un tronçon d'autoroute vétuste, une touriste tombe sur un musée vantant des artéfacts criminels rares. Mais le clou de l'exposition lui réserve une surprise de choc..."

Black Museum: "Sur un tronçon d'autoroute vétuste, une touriste tombe sur un musée vantant des artéfacts criminels rares. Mais le clou de l'exposition lui réserve une surprise de choc..."

La saison se conclût sur un épisode ambitieux de faire tenir 4 histoires en une ! Sur la structure, nous sommes sur le même principe que l'excellent "White Christmas". La tension monte au fur et à mesure que les histoires sont racontées par Rolo Haynes. On insiste grandement sur le principe d'univers partagé avec d'autres épisodes de cette série anthologique, et même des épisodes de cette même saison, ce qui indique que celui-ci se déroule après les autres, à l'exception de "Metalhead". L'épisode propose des moments très sombres, parfois à la limite du gore. Le spectateur est secoué dans tous les sens jusqu'à un twist final qui fait se terminer la saison dans un feu d'artifice de sentiments en à peine quelques secondes.

Nous pouvons résumer cette saison en une phrase: pour le meilleur et pour le pire. Si les trois premières histoires sont peu passionnantes voire difficiles à regarder, les trois dernières s'avèrent être beaucoup plus intelligentes et emblématiques de ce que la série parvient à faire. La série s'est essoufflée, peut-être serait-il temps d'arrêter après une prochaine saison ? Charlie Brooker, le créateur de la série, a encore quelques tours dans son sac et il le prouve parfaitement avec son dernier épisode...

Vous pouvez retrouver notre analyse de la saison 1 ICI !

 

Courtesy of Netflix France

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