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"L'HOMME QUI RETRECIT" (1957)

"L'HOMME QUI RETRECIT" (1957)

Tiré d’un roman de Richard Matheson, à qui l’on doit également ceux qui inspirèrent des films aussi différents que "Je suis une légende" ou "Duel", et scénarisé par le romancier, "L’homme qui rétrécit" ("The Incredible Shrinking Man"), réalisé par Jack Arnold, mérite d’être revu. Au regard du nouveau "Downsizing", qui lui aussi traîte du changement d’échelle de son héros, ce film vénérable (puisque datant de plus de soixante ans) n’a rien perdu de la force de son propos.

Dans "L’homme qui rétrécit", Scott Carey, après avoir été mis en contact avec un nuage probablement radioactif, constate la diminution de sa taille, jour après jour. Devant l’impuissance de la science face à son cas, Scott devient un phénomène attirant l’oeil des curieux. Devenant de plus en plus petit, il est un jour pourchassé par le chat de la maison et doit se réfugier à la cave. Là, c’est un monde à part entière qui s’offre à lui, dorénavant seul devant des dangers insoupçonnables.

"L'HOMME QUI RETRECIT" (1957)"L'HOMME QUI RETRECIT" (1957)

Le film est prétexte à des effets spéciaux incroyables pour leur époque et qui n’ont guère à rougir face à ce que produit aujourd’hui l’industrie cinématographique. Voir le héros affronter une araignée, devenue pour lui un gigantesque et terrifiant monstre, ou contraint d’utiliser à sa façon le moindre objet pour survivre, force le respect envers les techniciens de l’époque, qui réussissent à rendre crédible l’aventure de Scott Carey. En utilisant quatorze décors d’échelle différente, "L’homme qui rétrécitpermet de montrer des plans encore jamais vus et transforme des lieux banals en territoires d’aventure.

Mais "L’homme qui rétrécit" est aussi une intense réflexion sur la place de l’homme dans son monde, et sur les dérives de la science. Dans le contexte de l’époque, alors que la Guerre Froide battait son plein, le film a fait frémir plus d’un spectateur. Le cinéma de science-fiction, souvent classé par ses détracteurs dans les genres mineurs, évoque souvent les grandes peurs et les grandes interrogations de l’homme. Ce film là en est un parfait exemple, et n’hésite pas, en jouant de la dimension de son héros, à poser la question de l’homme dans l’univers et de ses responsabilités vis-à-vis de ce dernier, mais aussi de lui-même.

Avec ses effets spéciaux remarquables et qu’on aurait tort de regarder de haut, "L’homme qui rétrécit" est doté d’une vraie profondeur, qualité souvent aux abonnés absents chez bien des films plus récents. A ce titre, et parce qu’il fit date, il mérite le coup d’oeil.

Remerciements à Laurent de "Deuxième Séance" (http://deuxiemeseance.blogspot.fr)

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