22 Janvier 2021
Il y a dix ans, les adaptations de comic-books ont eu le vent en poupe, depuis le succès de certaines licences. Toutes ces transpositions ne sont pas marquées du sceau de la réussite et du succès, mais, avec l'arrivée de quelques réalisateurs passionnés, on a parfois le droit de découvrir sur grand écran des héros dont on n'avait pas forcément entendu parler auparavant. A l'image du "Frelon Vert" ou de "Cowboys et envahisseurs", "Scott Pilgrim" est une bande dessinée peu connue du grand public, mais qui a récemment eu droit au passage sur grand écran. A la réalisation, se trouvait Edgar Wright, que les amateurs avaient déjà repéré suite aux très bons "Shaun of the Dead" et "Hot Fuzz".
Scott Pilgrim, éternel adolescent, sort avec une lycéenne fascinée par lui et son groupe de rock. Le jour où il croise Ramona, il sait qu'elle est celle dont il rêve depuis toujours. Il se débarrasse (non sans difficultés) de sa jeune prétendante et se lance à la conquête de la belle. Mais, pour sortir avec elle, il va devoir vaincre les sept ex maléfiques de la jeune fille. L'amour est à ce prix. Tel le héros d'un des jeux vidéo qu'il affection, Scott Pilgrim va donc affronter des ennemis terrifiants.
Dès le générique, le ton est donné. Le logo Universal animé sur un mode 8-bit, le nom des héros, le mode narratif, tout dans ce film a une touche "geek" qui ravira les amateurs du genre. Comédie délirante et assumée, "Scott Pilgrim" a un ton qui n'appartient qu'à lui, et lui réussit plutôt bien. Truffé d'effets s'inscrivant parfaitement dans l'histoire et la servant donc (ce qui n'est pas toujours le cas, n'en déplaise aux aficionados de Zack Snyder). Du côté de l'interprétation, tout le casting est irréprochable, Michael Cena (déjà vu dans le très touchant "Juno", par exemple) et son allure pataude en tête. Les jeunes acteurs (Mary Elizabeth Winstead, Jason Schwartzman, Kieran Culkin, pour ne citer qu'eux) assurant les seconds rôles sont à l'avenant et semblent bien s'amuser à endosser les rôles des amis et ennemis de Scott Pilgrim. Cerise sur le gâteau, les dialogues sont assez savoureux et, une fois n'est pas coutume, plutôt bien traduits.
L'échec commercial du film (un peu plus de 20 000 entrées dans l'hexagone) est incompréhensible, tant ce film regorge de moments savoureux, de trouvailles ingénieuses et d'éléments souvent absents des grosses machineries hollywoodiennes (ou hexagonales) ayant pourtant plus de succès. Bourré de références à la culture populaire, le film est, du début à la fin, un hommage réussi à cet univers et à ceux qui le font vivre. Espérons que le nouveau projet d'Edgar Wright ("Last Night in Soho", qui vient d'être repoussé à l'Automne prochain), sera l’occasion pour ce réalisateur de prendre une nouvelle fois sa revanche.
Actuellement disponible sur Netflix.
Remerciements à Laurent de "Deuxième Séance" & Universal Pictures France
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