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CANNES 2014 : "TURNERBUKTU" (JEUDI 15)

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Cannes, premier jour (on fête les vingt ans de la sortie de "La Cité De La Peur" comme on peu). Une édition 2014 qui débute sur les chapeaux de roues, avec deux longs métrages qui entrent en compétition officielle, "Mr. Turner" de Mike Leigh & "Timbuktu" de Abderrahmane Sissako.

 

Dix-huit ans après sa première Palme d'Or (pour "Secrets & Mensonges"), le cinéaste Mike Leigh revient sur la Croisette pour présenter en compétition officielle, son dernier projet cinématographique, intitulé "Mr. Turner". Considéré comme l'un des précurseurs du courant impressionniste, Joseph Mallord William Turner est l'un des plus célèbres peintres britanniques. Les dernières années de l’existence du peintre britannique, J.M.W Turner (1775-1851). Artiste reconnu, membre apprécié quoique dissipé de la Royal Academy of Arts, il vit entouré de son père qui est aussi son assistant, et de sa dévouée gouvernante. Il fréquente l’aristocratie, visite les bordels et nourrit son inspiration par ses nombreux voyages. La renommée dont il jouit ne lui épargne pas toutefois les éventuelles railleries du public ou les sarcasmes de l’establishment. A la mort de son père, profondément affecté, Turner s’isole. Sa vie change cependant quand il rencontre Mrs Booth ...


Cinquième film sélectionné à Cannes mais également cinquième collaboration avec le comédien Timothy Spall. Un Timothy Spall impeccable dans ce biopic où il reprend le rôle de Joseph Mallord William Turner, artiste révolutionnaire, déluré, bougon et au physique disgracieux, qui n'est pas sans rappeler le chapelier fou du dessin animé "Alice Au Pays Des Merveilles" (prix d'interprétation masculine ?). Véritable jubilation réaliste des sens (visuelle et sonore) qui sait magistralement confronter le comique au tragique. Une oeuvre émouvante qui s'attarde sur la dévorante passion de l'Art dans la Vie d'un Homme. On ressort de la projection totalement bluffé par la mise en scène (et la justification de la place de la caméra) très maîtrisée et minutieuse, à l'image de la séquence d'ouverture qui se déroule en long travelling latéral, pour venir se figer en un cadre fixe (sur la silhouette de Turner). Une mention spéciale pour le chef opérateur, Dick Pope, et son travail sur la lumière - directement inspirée du naturalisme des tableaux de Joseph Mallord William Turner (peintre de la lumière) et, qui n'est pas sans rappeler une certaine authenticité déjà évoquée dans le "Barry Lyndon" de Stanley Kubrick. Formellement travaillé, léché, appuyé par de nombreuses recherches historiques (accessoires, décors, costumes, bande originale), "Mr. Turner" séduit par cette ambiance so british de l'époque victorienne - nous transportant vers la seconde moitié du XXème siècle. Paradoxalement à ces préoccupations esthétiques (et profondément cinématographiques), aucun scénario n'a été écrit à l'avance - laissant place à une plus grande liberté de création lors du tournage. On constate cependant un certain manque de rythme, des longueurs "superficielles" et des temps morts qui ralentissent la dynamique réalisme (montage ?). Whatever, fan de ce cinéma là, comme très probablement Jane Campion. (Note : 4/5) - Sortie (France) : 10 Décembre 2014.

 

Le cinéaste Abderrahmane Sissako est venu présenté, en ce premier jour de compétition officielle, "Timbuktu". Une salle comble de journalistes internationaux, curieuse de découvrir avec un engouement certain cet objet filmique venu de terres lointaines, où le septième art resiste grâce à ses quelques militants. Abderrahmane Sissako en est l'un de ses plus fidèles représentants. Huit ans après "Bamako", le cinéaste mauritanien renouvelle l'expérience avec un pamphlet cinématographique contre la mainmise du djihadisme en terres africaines. Un film salutaire qui avec poésie, humour et modestie, arrive à démonter la logique du fanatisme religieux. Seul véritable rempart, la jeunesse féminine africaine qui, par le biais de plusieurs portraits, révèle aux yeux de la population locale l'absurdité d'un continent en perdition idéologique, sinon politico-économique. L'Art (musique), la spiritualité, sinon le sport, en sont des vecteurs. Abderrahmane Sissako n'hésite également pas à critiquer la géo-politique internationale, et notamment européènne (le traffic d'armes où encore, l'évocation des médicaments génériques, etc.). Brillant par la justesse du traitement et des intentions. Nul doute que "Timbuktu" finira récompensé au palmarès cette année, rejoignant - reste à savoir quel prix il remportera ? (Note : 4/5)

 

Au programme, demain, on vous parlera de : "Dragons 2 (3D)" & "Party Girl".

 

 

BONUS :


 

A l’occasion des 65 ans d’UniFrance Films et du 67ème Festival de Cannes, l’association de promotion du cinéma français dans le monde publie une étude sur la perception du cinéma français auprès des spectateurs étrangers réalisée par l’institut Opinion Way*. 


74% des spectateurs interrogés apprécient le cinéma français.

 

La comédie et la comédie romantique sont les genres cinématographiques français plébiscités  tous deux à 36% (devant les drames, films d’action, comédies dramatiques films historiques et documentaires).

 

Le cinéma français reste le cinéma le plus apprécié après le cinéma américain, en particulier pour les Américains et les Européens.

 

Le sujet d’un film (à 60%), le genre (à 40%) et les acteurs (à 38%) sont les éléments les plus incitatifs pour les spectateurs, avant les critiques, le succès au box office et les prix et récompenses.

 

83% des spectateurs considèrent que les derniers films français qu’ils ont vus sont de bonne qualité et pour 48% qu’ils sont aujourd’hui meilleurs qu’il y a 10 ans.

 

La VOD représente 3% des supports de visionnages de films français contre 14% pour le téléchargement sur internet (streaming, torrent, etc.).

 

Si pour tous le cinéma français est avant tout un cinéma esthétique, émouvant et intelligent, il est considéré comme intimiste à 42% par les Américains, drôle à 46% par les Russes et captivant à 32% par les Polonais.

 

Le Top 5 (notoriété spontanée) des acteurs français : 

Gérard Depardieu

Jean Reno

Alain Delon

Catherine Deneuve

Audrey Tautou

 

Top 5 (notoriété spontanée) des films français : 

"Le Fabuleux Destin d’Amélie Poulain"

"Intouchables"

"Taxi"

"Léon"

Ex-aequo : "Amour" / "The Artist" / "Le Pianiste" / "Bienvenue Chez les Ch’tis"

 

70% des personnes interrogées n’ont par ailleurs aucun lien avec la France (54% ne s’y sont jamais rendu). Pour 79% des sondés, voir des films français leur a donné envie d’aller en France et pour 58% leur a donné envie d’acheter des produits français. 

 

 

Capture d’écran 2014-05-15 à 19.34.54

 

* « Sondage Opinion Way pour UniFrance Films »

 

Courtesy of Le Festival de Cannes, AFP & Unifrance Films

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