Planète Cinéphile

Cette semaine

CANNES QUOTIDIE 2013 : "BAROK" (MARDI 21)

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Les jours défilent mais ne se ressemblent pas ! "Ma Vie Avec Liberace" ("Behind The Candelabra") de Steven Soderbergh & "La Grande Bellezza" de Paolo Sorrentino ont été présentés en compétition officielle, ce Mardi 21 Mai 2013.  

 

Peut-être bien l'un des derniers projets cinématographiques du cinéaste Steven Soderbergh, "Ma Vie Avec Liberace" est le nouveau film du réalisateur déjà couronné de la Palme d'Or en 1989, avec "Sexe, Mensonges Et Vidéo" . Avant Elvis, Elton John et Madonna, il y a eu Liberace : pianiste virtuose, artiste exubérant, bête de scène et des plateaux télévisés. Liberace affectionnait la démesure et cultivait l'excès, sur scène et hors scène. Un jour de l'été 1977, le bel et jeune Scott Thorson pénétra dans sa loge et, malgré la différence d'âge et de milieu social, les deux hommes entamèrent une liaison secrète qui allait durer cinq ans. Le film narre les coulisses de cette relation orageuse, de leur rencontre au Las Vegas Hilton à leur douloureuse rupture publique. Biopic dramatico-romantique, intimiste et kitschissime à souhait qui termine le cycle entamé par Soderbergh, vingt quatre ans plus tôt. A ce sujet, le metteur en scène a déclaré, lors de la conférence de presse : "Il y a comme une sorte de connexion d'une certaine manière avec le premier (film). Au bout du compte, cela tourne autour de deux personnes dans une même pièce mais en même temps, stylistiquement il y a une progression vers davantage de "simplicité" et "cela me rend heureux". Soderbergh mérite plus que jamais un prix à Cannes, histoire de marquer d'un point d'orgue l'ensemble de sa filmographie dont le récent et, non moins épatant, "Side Effects" - pourtant reparti bredouille lors de la dernière Berlinale. Ecriture scénaristique et montage narratif adroits, qui ne deviennent jamais l'intention première du film (s'immiscer dans la vie privée du Liberace), évitant toutes longueurs et propos inutiles. Un travail sur la lumière (glossy) et le cadrage toujours aussi intéressants, signés de son pseudonyme Peter Andrews. Authenticité et souci du détail dans l'extravagance des décors, costumes, accessoires - d'où une direction artistique audacieuse. Brillant duo, interprété par les comédiens Michael Douglas & Matt Damon. "Ma Vie Avec Liberace" = Queens Boulevard (Note : 3.5/5).


Cinquième long métrage en compétition officielle pour l'un des chouchous de la Croisette, Paolo Sorrentino qui présente cette année "La Grande Bellezza". Rome dans la splendeur de l’été. Les touristes se pressent sur le Janicule : un Japonais s’effondre foudroyé par tant de beauté. Jep Gambardella – un bel homme au charme irrésistible malgré les premiers signes de la vieillesse – jouit des mondanités de la ville. Il est de toutes les soirées et de toutes les fêtes, son esprit fait merveille et sa compagnie recherchée. Journaliste à succès, séducteur impénitent, il a écrit dans sa jeunesse un roman qui lui a valu un prix littéraire et une réputation d’écrivain frustré : il cache son désarroi derrière une attitude cynique et désabusée qui l’amène à poser sur le monde un regard d’une amère lucidité. Sur la terrasse de son appartement romain qui domine le Colisée, il donne des fêtes où se met à nu "l’appareil humain" – c’est le titre de son roman – et se joue la comédie du néant. Revenu de tout, Jep rêve parfois de se remettre à écrire, traversé par les souvenirs d’un amour de jeunesse auquel il se raccroche, mais y parviendra-t-il ? Surmontera-t-il son profond dégoût de lui-même et des autres dans une ville dont l’aveuglante beauté a quelque chose de paralysant ... Avec "La Grande Bellezza", le cinéaste italien Sorrentino signe l'oeuvre la plus mûre et la plus personnelle de sa carrière. Ultra influencé par le cinéma italien et plus particulièrement "La Dolce Vita" de Federico Fellini, le film est une déclaration d'amour à Rome et plus largement à la Vie. Dotée d'une force esthétique incontestable, "La Grande Bellezza" critique avec subtilité les travers de la société moderne et explore tantôt la frivolité, tantôt la nostalgie du protagoniste Jep Gambardella. Très belle lumière et photographie opérée par le chef Luca Bigazzi. Le comédien Toni Servillo excelle ! Je me demande bien quel prix décrochera le film - bon courage Mr Spielberg ... (Note : 4/5).

 

Petit bilan de mi-parcours, avec mes deux grands favoris du moment : "Inside Llewyn Davis" des frères Coen (Palme d'Or) & "Touch Of Sin" de Jia Zhangke (Grand Prix) - le reste, dans un mouchoir de poche et par ordre décroissant : "Jeune Et Jolie" (Prix d'Interprétation Féminine), "Jimmy P." ou "Grisgris" (Prix d'Interprétation Masculine), "Only God Forgives" ? (Prix De La Mise En Scène), "Le Passé" (Prix Du Scénario) et "La Grande Bellezza" ou "Ma Vie Avec Liberace" (Prix Du Jury). Demain, je vous parlerai du film "Grisgris" que j'ai vu ce soir (et qui ressort de la compétition avec une authenticité et une spontanéité intrinsèques), sans oublier ... "ONLY GOD FORGIVES", le nouveau Nicolas Winding Refn qui sort d'ailleurs partout en France ce Mercredi ! On attend vos mini-critiques sur le compte Twitter @planetecine !

 

 


Courtesy of Le Festival De Cannes & AFP

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