15 Septembre 2015
Sofia Coppola est née le 14 Mai 1971 et a grandi aux Etats-Unis, elle est la fille de l'immense Francis Ford Coppola ("Apocalypse Now", "Le Parrain", "Conversation Secrète"). Elle n’est pas étrangère au milieu puisqu’elle baigne dans le cinéma depuis petite comme presque toute sa famille. Elle a été photographe et a lancée une ligne de vêtements exclusivement pour le marché japonais; une véritable touche-à-tout.
À l’aube de ses 30 ans et un court métrage à son actif elle se décide enfin à réaliser son premier long-métrage "Virgin suicides" en 1999, et oui on se fait vieux... L’histoire d’un groupe de jeunes adolescentes qui nagent en pleine mélancolie et en plein doute sur leur vie future.
Les grands thèmes de Sofia sont la solitude et la recherche d’accomplissement personnel. Qui vous a dit que c'était ennuyeux ? Que ce soit dans "Lost In Translation" ou encore dans tous les autres long métrages, ses personnages sont perdus dans leur quotidien et cherchent une échappatoire, comme s’ils étouffaient. Assez étrange lorsque l’on sait qu’elle a eu une vie plutôt aisée, l’épanouissement se trouverait-il dans l’ennui ?
Sa mise en scène appuie ce propos comme le montre le début de "Somewhere". Une Ferrari qui roule en boucle dans le désert, le vide est omniprésent dans son cinéma que ça soit dans un hôtel ou même à Versailles. Chacun de ses films semble simpliste au premier abord, mais elle arrive à rendre l’histoire de ses personnages onirique.
L’un ne va pas sans l’autre et la musique que l’on entend chez Sofia est variée et originale. On entend aussi bien du Kanye West dans "The Bling Ring" que du Police dans "Somewhere" et même du classique dans "Marie Antoinette" ! Un éclectisme qui se marie à merveille dans chaque oeuvre qu’elle a réalisée. La musique n’est pas juste un fond sonore elle fait partie intégrante de la narration.
Le luxe y occupe une place importante, que ce soit la Reine de France dans "Marie Antoinette" ou Charlotte diplômée de Harvard dans "Lost In Translation". Paradoxalement, le vide est au coeur de sa mise en scène, le meilleur exemple est Scarlett Johansson qui se trouve au dernier étage de son hôtel à contempler la ville. Le vertige peut caractériser tant de choses et l'une d'entre elles c'est ce fameux vide. Par ailleurs, l’errance en passant de chambres d’hôtel en chambres d'hôtels ou bien toutes les activités faites par les protagonistes; tout cela fini par devenir banal. C’est dans ces moments là qu’on en apprend le plus sur l’histoire.
Les paroles et, par conséquent, les dialogues n’enrichissent pas l’avancé du récit, mais c’est l’abandon de repères qui lui donne les clés. Le calme avant tout. Rien ne presse et Sofia en a fait l’essence même de son art. Une réalisatrice atypique qui ose dans un Hollywood formaté, espérons que cela continuera dans la suite de sa carrière. Un vent de fraîcheur qui manque ces derniers temps.
Sofia devait réaliser la version live de "La Petite Sirène" pour Universal et Disney, depuis l'annonce du projet en Mars 2014, aucune nouvelle jusqu'en Juin où son départ du projet fut annoncé. "A Very Murray Christmas" est une production Netflix qu'elle a réalisée et co-écrite avec Bill Murray, qui devrait rendre hommage à un célèbre jeu américain. Le show devrait être diffusé courant Noël 2015.
En seulement cinq films, Sofia Coppola a su s'imposer comme l'une des grandes cinéastes de ces dernières décennies: "Virgin Suicides", "Lost In Translation", "Marie Antoinette", "Somewhere" et "The Bling Ring".
Courtesy of Pathé Distribution & Netflix
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