Planète Cinéphile

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GRAND ANGLE SUR... JAMES CAMERON

GRAND ANGLE SUR... JAMES CAMERON

James Francis Cameron est né à Kapuskasing près des chutes du Niagara au Canada. En 1971, il déménage en Californie et obtient un diplôme de physique. Un homme qui sait ce qu'il veut qui est prêt à tout pour y arriver. Dans la plupart de ses films les femmes fortes ont une place importante au même titre que la technologie, c'est ce que l'on va vous expliquer en revenant en détail sur l'ensemble de ses réalisations et comprendre en quoi notre homme du jour est important pour le cinéma.  

Les premiers films, ou courts-métrages sont toujours sources d'inspirations pour la suite, et pour James Cameron c'est précisément le cas. En 1978, il réalise "Xenogenesis"; un court-métrage de science-fiction où beaucoup d'éléments sont déjà présents. La connectivité entre machines et humains qui est au coeur de la saga "Terminator" et "Avatar" était déjà dans les tuyaux. De même toute l'estéthique marquée de James est déjà là. Á la base ce film devait durer dans les 20 minutes, mais il n'en reste que 12 et même si l'on n'a pas l'oeuvre complète, c'est suffisant pour voir les intentions et la vision de Cameron. Le combat entre machine et humain est omniprésent dans les films de SFcomme si l'évolution doit se battre avec son créateur. La supériorité d'une espèce ne peut prendre le pas sur l'autre et l'homme se doit de trouver une parade pour qu'il puisse survire.

 Après cette ébauche qui ne verra jamais le jour, James rencontre le producteur Roger Corman; un homme influent qui a travaillé avec des gens comme Scorsese, Stallone, Coppola et bien d'autres...

GRAND ANGLE SUR... JAMES CAMERON GRAND ANGLE SUR... JAMES CAMERON
GRAND ANGLE SUR... JAMES CAMERON

 Ils planchent sur deux films; le premier est "Battle Beyond The Stars"; un ersatz de "Star Wars" où Cameron a fait ses armes. Les productions de Corman étaient connues pour être techniquement de très bonne qualités et donc sur le tournage, James exécuta plusieurs postes et c'est dans un chaos ambiant qu'il apprit le métier. Le deuxième est quant à lui dans la veine d'"Alien" et il se nomme "Glaxy Of Terror"; les deux films sont considérés aujourd'hui comme des séries B, mais c'est grâce à ces productions qu'il fût repéré pour réaliser son premier film "Piranha 2 - Les Tueurs Volants".

C'est un film maudit pour Cameron, il a été viré au bout de huit jours de tournage et il a eu le culot de revenir à Rome; endroit où "Piranha 2" était en production. Sans un sous sur lui, il réussit à s'introduire en salle de montage pour remonter le film. Il était venu réclamer ses droits sur ce projet, mais en vain. Le film a failli ne jamais sortir chez l'oncle Sam et c'est James qui a dû faire jouer ses relations pour qu'il sorte, en 1983, avec son director's cut. Un moment crucial dans sa carrière qui pose les bases de toute sa filmographie à suivre. Car oui, même s'il tenta pendant des années de cacher ce film, c'est indéniablement la première ébauche concrète de ses futurs projets. Bon nombre d'éléménts présents et tournés seront des inspirations majeures pour "Aliens" comme les dialogues ou le design des monstres.  

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1984, l'année de sa sacralisation; le film "The Terminator" sort en salles et ce n'est pas moins qu'un coup de pied dans la fourmilière que James s'apprête à faire. La science-fiction est le genre-roi et bien évidemment les thématiques qui passionnent Cameron sont dans l'air du temps. Une dystopie apocalyptique c'est comme cela que l'on qualifie ce long-métrage. Très sombre et pertinant, "Terminator" montre à lui seul ses propres ambitions démesurées enfin concrétisées. L'idée la plus surprenante, mais néanmoins excellente dans le casting, c'est d'avoir pris Arnold Schwarzenegger pour jouer le méchant. Il sortait tout juste de "Conan Le Barbare", un film où il incarne un guerrier légendaire, donc le bien. Á l'époque, ce genre de physique jouaient des rôles de gentils et le mettre en antagoniste colle parfaitement à Schwarzie qui était Mr. Univers et donc la perfection du moment. Le Terminator est un robot parfait qui n'a aucune faille. Ce film a plus de 30 ans quand ces lignes sont écrites et il n'a pas pris une ride. Alors oui les prothèses se voient, mais mis à part ces détails tous le reste tien encore la route aujourd'hui.

Il y a certes, cette patte eighties, mais il a un vrai plus: son atmosphère. Sa suite "Terminator 2: Judgement Day", sortie en 1991, était le film le plus cher de l'histoire à son époque. Tout est multiplié par deux avec l'humour en plus ce qui le rend plus attachant. Le voyage temporel et la chasse à l'homme par sa technologie sont les deux grands thèmes qui fondent l'univers de "Terminator". Avec la même histoire, il arrive à garder un rythme frénétique, constant et cohérent. Une première qui montre qu'une suite peut aller plus loin sans tomber dans la facilité. 

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Ce que l'on vient de décrire plus haut s'applique aussi à "Aliens"; second opus de la saga saptio-horrifique: on reprend le concept du volet précédent avec tout en mieux. Sorti lui en 1986 il est non pas réalisé par Ridley Scott, mais par James Cameron. On a donc plus d'Aliens, de patriotisme, de Sigourney et de tension à l'écran. Un mélange qui bien avant le deuxième "Terminator" met le curseur très haut en reprenant les ingrédients de base pour les doper. Bien qu'il fasse partie d'une saga à part, "Aliens" garde la patte Cameron tout en respectant son aîné. 

Le prochain film est sûrement l'un des films les plus ambitieux de l'histoire, nous parlons de "The Abyss" (1989), connu pour avoir été un tournage chaotique et un des défis cinématographiques les plus osés, ce long-métrage est un "Alien" sous-marin pour faire simple. C'est bien plus que ça si l'on creuse bien sûr. Toute la tension qui est présente dans "Aliens" est palpable dans "The Abyss" avec un côté beaucoup plus anxiogène à bord. James Cameron est un tyran et même si dans Terminator, il y avait déjà des désaccords avec l'équipe, dans "Abyss", c'est un niveau au-dessus. Il est perfectionniste et il n'hésite pas à prendre d'énormes risques pour que cela soit authentique. Le long-métrage aurait pu être un naufrage pour James et la Fox, car le challenge était de taille. Pas moins de 50 millions de dollars, 1 an de préproduction et 6 mois tournage. Autant dire que la pression était gigantesque, mais un pari réussi. Jamais les fonds marins n'ont été aussi crédibles et ce film est hallucinant techniquement, on immerge dans un voyage aquatique pour une virée aussi bien tendue que magique.

Schwarzie est à l'origine du prochain long-métrage; "True Lies" sorti en 1994, un remake du film français "La Totale". Alors que James Cameron voulait sortir de la SF, il a été interpellé par ce film et il décida donc de faire cette comédie d'action-aventure. Le film emprunte énormément aux James Bond mais en plus extravagant (enfin, plus américain...). Une pause dans une carrière qui n'essuie aucun échec. Quelques années plus tard sort un petit film pas très connu au doux nom du "Titanic", c'est un raz-de-marée que va subir l'industrie cinématographique et elle va s'en souvenir. L'histoire d'un terrible naufrage qui a marqué les esprits. Outre cette tragédie, il y a une romance entre Jack et Rose; un drame shakespearien qui renforce le côté extraordinaire de ce récit. L'ambiance noire du réalisateur est ici bien présente et à aucun moment on ne doute de son implication dans la réalisation. Tellement réaliste dans sa mise en scène, on embarque sur ce paquebot pour être emporté avec ses passagers. L'une des raisons du succès mis à part le défi technique pour rendre cette traversée plus vraie que nature, c'est l'authenticité de ce long-métrage qui a marqué les foules. C'est maîtrisé de bout en bout, même si quand l'on parle du film, on se dit que ça qent un peu trop l'eau de rose. Il n'en est rien: la romance comme le diamant sont des prétextes pour vivre cela de l'intérieur.

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GRAND ANGLE SUR... JAMES CAMERON

Plus de 10 ans ont passés depuis et James Cameron revient à son genre de prédilection; la science-fiction avec "Avatar", Un nouveau monde où tout est possible, c'est la promesse du film et Jake Sully, le héros va en être la première victime. La question sur la réalité et la virtualité est au coeur du récit, de même que l'hyper connectivité dans le monde de Pandora. On a ici la genèse d'un univers qui ne demande qu'à être exploité, on sent que c'est le début d'une fresque cinématographique créée par Cameron. Même si le film peut être considéré comme un tout avec un début, un milieu et une fin, ce ne sont que les prémices qui sont visibles. Jamais un écosystème aussi poussé n'a été imaginé, chaque arbre, animaux ou tout autre être vivant dans Pandora est connecté. Un monde qui a ses règles et ses croyances. La nature est reine; dans le film, ils mentionnent la planète terre qui n'est plus ce qu'elle était. Alors que chez les Na'vi tout est liée à cette dernière, c'est elle qui rédige cette planète. On peut y voir une métaphore de notre civilisation, mais ce qu'a voulu James Cameron, c'est ce que veulent tous les auteurs, créer leurs mythologies. Techniquement (oui encore ce mot) c'est époustouflant ! On voit à l'écran la convergence de plusieurs technologies pour un résultat qui ne déçoit pas. Un détail assez banal, mais qui résume bien cette pensée, c'est lorsque l'on voit les Na'vi marcher, le sol s'illumine. Une exigence de tous les instants pour que cela soit crédible, même si c'est de l'ordre de l'imaginaire.

Un visionnaire qui a su imposer ses idées pour offrir une nouvelle expérience au cinéma en repoussant ses limites. Innover à chaque fois ce n'est pas donné à tous, mais James Cameron est un avant-gardiste. Pour y arriver, il s'est imposé de force. Durant les tournages, il frole presque le burnout, il contrôle tout sur le plateau. Dans "Abyss", il a été jusqu'a construire le plus grand lieu de tournage aquatique et il a même été prêt à noyer ses acteurs pour avoir un plan parfait. Un artiste qui va jusqu'au bout pour concrétiser ses idées, c'est payant: aucune oeuvre n'a vieilli. Ce sont des étalons dans leurs domaines et chaque film pousse son concept à bout. Artisitquement c'est toujours aussi fort quelle que soit sa réalisation. Comme une peinture éternelle la touche Cameron est unique.  

Quelques chiffres pour comprendre; toutes ses productions totalisent pas moins de 6,214,045,996$ au box-office mondial en 8 films. Ce sont 7 prix et autant de nominations. 

Il vient d'annoncer en avril 2016 pas moins de 4 suites à "Avatar" une envie d'aller encore plus loin dans l'univers qu'il a créé de A à Z. Ces suite sont prévues de 2018 à 2023, un film tous les deux ans. James Cameron a dit "La prochaine fois que vous me verrez, ça sera sur Pandora !"

 

Courtesy of Twentieth Century Fox France

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