20 Avril 2016
Construite autour d’un entretien entre le commissaire et Gus Van Sant, la nouvelle exposition de la Cinémathèque offre un parcours biographique qui invite à découvrir, dans une scénographie épurée et design, les multiples facettes d’un artiste total.
Après une saison hivernale dédiée à Martin Scorsese, à ses 55 années de carrière et à presque 60 films, la Cinémathèque souffle un peu à la clôture d’une exposition-fleuve qui a brassé pendant plusieurs mois un flux ininterrompu de visiteurs.
UN ARTISTE PROTEIFORME, PUDIQUE ET SURDOUE
Dans la galaxie Gus Van Sant, le grand inconnu reste l’homme derrière le nom. Oscarisé pour le duo déroutant de Matt Damon et de Ben Affleck dans Will Hunting (1997) et pour la biographie militante de Harvey Milk (2008), palmé à Cannes avec son quasi-documentaire Elephant (2003), le grand réalisateur reste pourtant un homme de l’ombre, discret et préférant aux tapis rouges d’Hollywood sa vie paisible à Portland, dans l’Oregon.
Scénariste, puis réalisateur, photographe mais aussi musicien et peintre à ses heures perdues, Gus Van Sant est pourtant l’archétype d’une nouvelle génération d’auteurs plasticiens, artistiquement indépendants voire underground, mais paradoxalement partie prenante de l’industrie culturelle américaine.
GUS VAN SANT SOUS TOUS LES ANGLES
Photography, Cinepark, Constellations, Painting et Music, l’exposition offre au visiteur un parcours aux thèmes récurrents et ponctué des œuvres plastiques de l’homme de Portland. On découvre alors son lien artistique et quasi filial avec les pères de la Beat Generation, collaborant tour à tour avec le poète Allen Ginsberg ou avec l’écrivain William Burroughs qu’il dirige notamment dans le court-métrage A Thanksgiving Prayer, scandant un discours assassin contre l’impéralisme américain. Figure du post Nouvel Hollywood, l’oeuvre de Gus Van Sant incarne le désenchantement du rêve américain.
Souvenirs déjà touchants d’une autre époque, ses photos Polaroid des années 1980 et 1990 captent avec nostalgie une génération d’acteurs déjà passés, Drew Barrymore, Keanu Reeves, Matt Damon ou Nicole Kidman, oscillant entre l’indé et les studios.
Du 13 avril au 31 juillet 2016 à la Cinémathèque française.
L’exposition sera ensuite présentée au Museo Nazionale del Cinema (Turin) du 6 octobre 2016 au 9 janvier 2017 puis au Musée de l’Elysée avec la Cinémathèque suisse (Lausanne) du 25 octobre 2017 au 7 janvier 2018.
Dans l’attente de la sortie du prochain film de Gus Van Sant, Nos Souvenirs, le 26 avril prochain, les cinémas MK2 lui consacrent à Paris un cycle dédié en diffusant certaines de ses œuvres comme son premier long métrage Mala Noche, mais aussi Gerry, Last Days et Panoid Park.
Note : (3,5/5)
Courtesy of La Cinémathèque Française
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