23 Mai 2019
Considéré comme un cinéaste naturaliste, Henri Pouctal, d'abord comédien, débute son aventure cinématographique en 1908 lorsqu'il intègre la société du Film d'Art et devient l'assistant d'André Calmettes et de Charles Le Bargy sur le tournage de "L'Assassinat du duc de Guise".
Salué pour le raffinement de sa mise en scène et le bon goût de ses adaptations ("Madame Sans-Gêne", "La Dame aux Camélias", "Les Trois Mousquetaires"), il a le mérite de former de jeunes réalisateurs parmi lesquels Abel Gance.
Pendant la Première Guerre mondiale, Henri Pouctal participe à la production de films patriotiques afin de remonter le moral des troupes et des citoyens français. "Alsace", réalisé en 1915, est l'un des premiers films où l'ennemi allemand est représenté. Apportant un regard documentaire à ses fictions, Pouctal s'intéresse aux us et coutumes de la région et crée un contraste saisissant entre la rigueur de l'uniforme du soldat allemand, avec son casque à pointe, et l'authenticité de la coiffe traditionnelle de l'alsacienne.
Henri Pouctal atteint l'apogée de sa carrière grâce à deux films à épisodes tirés de chefs-d'œuvres de la littérature: "Le Comte de Monte-Cristo" (1918) d'après Alexandre Dumas et "Travail" (1919) d'après Émile Zola.
Le premier relate les péripéties d'Edmond Dantès incarné par Léon Mathot. Ce rôle lui ouvre les portes de la réussite.
Veillant à rendre hommage au père du naturalisme en littérature, Émile Zola, Henri Pouctal inscrit l'intrigue au sein de son époque et dépeint un regard critique sur la société contemporaine. Tourné en Aveyron, Léon Mathot est rejoint au casting par Huguette et Raphaël Duflos de la Comédie Française. Portée par l'enthousiasme du progrès, cette réalisation condense tous les dogmes établis par Pouctal tout au long de son œuvre à l'image du jeu réaliste des comédiens.
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