30 Août 2019
Nouvelle rentrée et nouvelle saison qui débute ce 28 août 2019 à la Cinémathèque Française. Une année vertigineuse avec au programme: Nicholas Ray, Arnaud Desplechin, Vampires au cinéma, James Gray, Louis de Funès, Alejandro Jodorowsky, Georg W. Pabst, Philippe Garera...
Exposition "Vampires, du gothique au pop" (9 octobre 2019 - 19 janvier 2020)
« Surgie des tréfonds du Moyen-Âge, la légende du vampire prend corps à la fin du XIXe siècle avec Dracula, l'illustre roman de Bram Stoker. Le cinéma émerge au même moment, qui ne tarde pas à s'emparer du mythe naissant pour le nourrir et le décliner avec frénésie et irrévérence. L'exposition Vampires raconte ces deux histoires parallèles, la fascination des cinéastes du monde entier pour cette icône ténébreuse et sexy. Elle montre son pouvoir d'attraction qui a depuis longtemps débordé le strict cadre du cinéma, contaminant la peinture, la photographie, la littérature ou plus récemment la série télé. Elle célèbre le gotha cinéma, Coppola, Christopher Lee, Lugosi, Deneuve, Herzog, Bigelow, Browning, Adjani, Bowie, Pattinson ou Tim Burton, qui depuis un siècle s'est frotté à Dracula. Peuplée d'artistes hantés par son ombre noire (Warhol, Goya, Saint Phalle), riche de centaines d'extraits, elle révèle l'empreinte indélébile posée par le vampire sur cent ans de culture populaire, de Murnau à Twilight, de Dreyer à True Blood.
L'exposition thématique montre, en plus des occurrences cinématographiques du vampire, ses apparitions dans d'autres champs artistiques. Des œuvres maîtresses jalonnent le parcours, choisies dans un souci de mise en rapport directe avec le cinéma : les châteaux hantés du symboliste Redon, les visions cauchemardesques de Kubin, les femmes vampires de Leonor Fini, l'homo-érotisme de Bouguereau, les collages surréalistes d'Ernst, les dénonciations sombres et engagées de Goya et de Niki de Saint Phalle, les fêtes foraines de Fusco et de Mike Kelley, jusqu'aux boîtes-vampires aspirant le reflet de Charles Matton. Sans oublier deux œuvres contemporaines au fort pouvoir de déstabilisation, créées spécialement pour l'exposition : Self-Portrait As a Vampire de Claire Tabouret et Fuck the Facts de Wes Lang. In fine, cette exposition pluridisciplinaire posera la question du statut du vampire en ce début de XXIe siècle, au cinéma, ainsi que dans ses très nombreux avatars télévisuels (Buffy, True Blood, The Strain). Qu'a-t-on encore envie de raconter aujourd'hui avec ces vampires ? Pourquoi l'obsession ne s'est-elle jamais tarie ? Ni mort, ni vivant mais fondamentalement marginal, le vampire se demande qui il est. Et conduit subtilement réalisateurs et spectateurs à se poser exactement la même question. Le vampire est devenu l'image même de celui qui cherche sa place dans le monde, incarnant même, dans la pureté de ses interrogations, une forme d'utopie. Le cinéma s'écrit avec la lumière mais il se projette dans l'obscurité, qui reste pour toujours le royaume intemporel des vampires. »
Matthieu Orléan, commissaire de l'exposition
Exposition "Louis de Funès" (1er avril 2020 - 31 juillet 2020)
« Louis, Germain, David de Funès de Galarza (1914-1983), né le jour de l’assassinat de Jaurès, à la veille de la Grande Guerre, est immortel. Au Japon, il serait Kakko Nintei : « Trésor National ». Ses succès sont vus et revus en France et dans le monde. Celui qui fut boudé par la critique est désormais célébré par cinq générations de spectateurs. Sa vis comica est intacte. Il aura fallu une centaine de petits rôles, son génie burlesque de l’observation et de l’imitation, quelques lignes de Sacha Guitry, d’Audiard, et beaucoup de travail pour finir au sommet du box-office à 50 ans.
Véritable homme-orchestre, pour reprendre le titre d’un de ses films, de Funès est mime, bruiteur, danseur, chanteur, pianiste, chorégraphe : c’est un créateur, un auteur à part entière. L’exposition s’affranchit d’un déroulé chronologique, pour mieux creuser les thèmes propres à son univers grâce à un corpus varié d’environ 300 œuvres : peintures, dessins et maquettes, documents, sculptures, costumes et, bien sûr, extraits de films. Elle propose au visiteur de découvrir la diversité du talent comique d’un comédien que le grand public reconnaît immédiatement, mais dont il ne connaît pas nécessairement tous les ressorts. L’exposition se veut aussi une expérience pour le visiteur, une plongée dans le cinéma du comique préféré des français.
L’exposition sera accompagnée d’un catalogue (Editions de La Martinière / La Cinémathèque française), d’une rétrospective de films à La Cinémathèque française, notamment consacrée à Gérard Oury, et d’un programme de rencontres, de conférences et de visites. »
Alain Kruger, commissaire de l’exposition
Cette saison la Cinémathèque Française misera davantage sur la pédagogie avec l’ouverture du Studio de la Cinémathèque au 1er trimestre 2020. Un nouveau lieu vivant et créatif, comprenant 300 m2 dédiés aux tournages de prises de vues réelles et d’animation qui s’ajoutent aux espaces actuels d’ateliers. Deux studios de tournage d’environ 60 m2 chacun. Deux studios d’animation, d’environ 50 m2 chacun, dédiés à l’animation en dessins et en volumes. Des ateliers de post-production,
- Ouvert 5 jours par semaine, du mercredi au dimanche,
- 4 classes par jour / 80 personnes accueillies simultanément,
- Objectif de fréquentation : 5000 visiteurs par an.
Courtesy of La Cinémathèque Française & Académie des César
Commenter cet article