6 Juillet 2020
Ce mercredi 8 juillet, Carlotta Films proposera aux cinéphiles une restauration 4K de l'oeuvre la plus magistrale signée David Cronenberg, "Crash" (1996). Pour rappel, nous avions eu l'honneur de découvrir en avant-première cette nouvelle restauration lors du GIFF de Genève.
Adaptation grandiose du roman éponyme de J.G. Ballard (1973), "Crash" décortique brillamment les liens entre érotisme et technologie. Cinéaste fasciné par les rapports entre l’humain et la machine avec des films comme "La Mouche" (1986) ou "eXistenZ" (1999), le Canadien David Cronenberg dépeint ici un monde où les hommes alignent leur esprit, leur corps et leur sexualité à la technologie automobile. Épaulé par une distribution impeccable (James Spader, Holly Hunter et Elia Koteas en tête), Cronenberg filme de manière extrêmement sensuelle un univers froid et vide de désir, entre autoroutes, parkings et garages.
Présenté en compétition officielle au Festival de Cannes de 1996, Crash obtient le Prix Spécial du Jury pour "son audace, son sens du défi et son originalité". À sa sortie, le film fait scandale et compte parmi ses rangs autant de fervents admirateurs que de contempteurs. Près de 25 ans après, alors que "Crash" est désormais disponible dans sa sublime restauration 4K, force est de constater que l’œuvre de David Cronenberg reste tout aussi audacieuse et troublante, et la plus magistrale de son auteur.
"Crash est une histoire d’amour futuriste située dans le présent. Elle parle de la tentative de deux êtres déconnectés, mais liés par un sentiment amoureux, de se reconnecter par le biais d’accidents de voiture et de partir à la recherche d’autres victimes d’accidents ayant ressenti le même genre de connexion entre eux. Les accidents de voiture sont une métaphore de la collision entre la technologie actuelle et la psyché humaine. C’est un film dangereux par bien des aspects. Tous ceux qui y ont participé étaient à la fois effrayés et excités par le défi que représentait l’exploration de la fascination de la société – et notre propre fascination – pour la technologie et la sexualité.
Aussi étrange que cela puisse paraître, la sexualité est tout à fait consensuelle. Les personnages tentent activement de créer une nouvelle forme de sensualité, sexualité et érotisme. Ce n’est pas quelque chose qu’on leur impose, cela vient de l’intérieur. Ils ont tous été victimes d’accidents qui ont déclenché en eux une sorte d’imagerie érotique dont ils sont les premiers surpris. Chacun à leur façon va essayer d’intégrer ce fait nouveau dans leur vie.
Il est étrange de penser que ce film avait besoin d’être restauré. J’ai l’impression de l’avoir tourné hier. Cela souligne la fragilité de cette magnifique forme d’art, mais aussi sa résistance. C’est merveilleux de voir et écouter le film dans toute sa splendeur, après sa restauration, faite avec amour par Turbine."
Courtesy of Carlotta Films
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