13 Juin 2023
¡Viva la animación! Et c'est une première, le Festival International du Film d'Animation d'Annecy a ouvert dimanche soir avec la projection en avant-première et en compétition du long métrage "Sirocco et le Royaume des courants d’air" de Benoît Chieux, devant un parterre de cinéphiles et passionnés d'anim' en tout genre. Cette année, le festival se veut riche et haut en couleur avec l'animation mexicaine et l'animation, fiertés et diversité qui sont à l'honneur. La 33ème édition du Mifa va quant à elle débuter ce mardi 13 juin pour se clôturer le vendredi 16 juin.
Au programme: compétitions officielles, projections et avants-premières, leçons de cinéma, Studios Focus, conférences, Work in Progress, making of... Les rencontres d’Annecy sont un des piliers du plus grand rassemblement mondial dédié au cinéma d’animation. Plus de 50 événements sont proposés jusqu'au samedi 17 juin!
"Avec plus de 15 640 accrédités et 103 pays représentés, nous franchissons un nouveau cap historique. C’est la preuve de la formidable croissance du cinéma d’animation à travers le monde et la marque de la reconnaissance de tout un secteur. Quelques jours après l’événement dramatique du 8 juin dernier, nous n’oublions pas les victimes de cet acte terrible. Plus que jamais, le Festival se doit d’être un moment de partage et de fraternité."
Durant cette première journée, Planète Cinéphile a déjà pu assister à deux projections en compétition officielle, catégorie Contrechamp: "Rose, Petite Fée des fleurs" de Karla Nor Holmbäck et "Robot Dreams" de Pablo Berger.
Synopsis: "DOG, vit à Manhattan et la solitude lui pèse. Un jour, il décide de construire un robot et ils deviennent alors les meilleurs amis du monde ! Par une nuit d’été, DOG avec grande tristesse, est obligé d’abandonner ROBOT sur la plage. Se reverront-ils un jour ?"
Critique: "Robot Dreams" est le premier film d’animation du réalisateur multi-récompensé Pablo Berger ("Blancanieves"), adapté du roman graphique de Sara Varon, célèbre illustratrice étasunienne. Un voyage dans l'espace-temps, celui du New-York des eighties, entre East Village, Chinatown et Central Park. Une animation soignée qui n'est pas sans rappeler "Futurama", signée Benoît Feroumont, avec quelques belles propositions de mise en scène audacieuses - par exemple, lorsque Robot quitte le cadre pour s'échapper du plan. L'importance également de la musique dans le film, entre la voix des personnages et la bande sonore, et notamment lors de la scène finale avec le mythique "September" d'Earth Wind & Fire, et en arrière plan les Twin Towers qui apparaissent au loin, renvoyant à une certaine insouciance de Vie qui semble aujourd'hui disparue. Le seul véritable reproche que l'on peut formuler d'un point de vue de la logique narrative, est le fait que lorsque le robot se retrouve abandonné sur la plage, celui-ci continue d'ouvrir les yeux alors qu'il est censé ne plus fonctionner - à moins qu'il s'agisse de rêves éveillés ? Un beau conte moderne sur l’amitié, le temps qui passe, de la perte mais aussi de comment surmonter cette perte.
Sortie (France): prochainement
Synopsis: "Rose est une petite fée qui a toujours vécu seule dans son rosier. Elle rêve passionnément d’avoir un ou une ami(e), mais a trop peur de l’inconnu pour s’éloigner de son repaire. Un jour, Satin, un papillon à la recherche d’aventures, croise le chemin de Rose et elles deviennent immédiatement amies, malgré leurs différences. Satin veut partir à la découverte du monde, et quant à elle, Rose préfère rester tranquille dans son rosier. Mais, lorsque sa nouvelle amie est kidnappée par une méchante Troll de Pierre, Rose doit surmonter ses peurs et se lancer dans un dangereux voyage jusqu’aux Montagnes noires pour sauver Satin."
Critique: "Rose, Petite Fée des fleurs" est le premier long métrage d’animation de la réalisatrice danoise Karla Nor Holmbäck, ce film est tiré de la série de livres "Roselil og hendes venner de Josefine Ottesen", publiée à l’origine en 1994. S’adressant aux plus jeunes d’entre nous à partir de 4 ans, cette animation de 75 minutes est une grande aventure mêlant poétique et dramatique. L'animation reflète bien le charme de la nature, l'ambiance y est douce, les dessins sont raffinés et colorés. Tout comme "Robot Dreams", le film évoque la solitude et l’amitié. Savoir se faire accepter au sein d’un groupe en fonction de nos qualités et de nos défauts, mais aussi les ressentis qui peuvent mettre à l’épreuve l’amitié. Le courage également, savoir se lancer dans l’inconnu et montrer sa capacité à livrer combat et réaliser ses rêves. Vrais points positifs du film, le doublage en français et la bande originale composée par Morten Dalsgaard, incluant de divines mélodies et superbes chants. Mignonnerie.
Sortie (France): 14 février 2024
Bonus
L'animateur et réalisateur japonais Keiichi Hara est venu présenter à Annecy son nouveau long métrage d'animation, intitulé "Le Château solitaire dans le miroir". Une séance de dédicace a même été organisée pour l'occasion et nous avons eu le plaisir de repartir avec un autographe exclusif (voir photos ci-dessous). Nous assistons ce mardi à la projection du film qui, rappelons-le, est en compétition officielle.
Courtesy of CITIA, Mifa, SteelFeelFree, Wild Bunch Distribution, Gebeka Films & Eurozoom
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