13 Janvier 2016
Cette semaine chers cinéphiles, nouveau panorama des sorties, avec en tête le film de Todd Haynes, "Carol", fresque amoureuse, qui affranchit la barrière du genre, et pour lequel Cate Blanchett, devrait sûrement repartir avec une récompense en 2016... Autre grande réussite : celle de Ryan Coogler qui ressuscite la saga "Rocky Balboa". En revanche, on est ressortis déçus du film inspiré de l'expérience de Sylvie Testud, "Arrête ton cinéma", exutoire autobiographique, n'est en somme pas très drôle... Et enfin, Julien Seri a répondu à nos questions à l'occasion de la sortie, repoussée, de son film "Night Fare"!
On a flashé sur Rooney Mara! Elle, qui bénéficie de l'ambiance "vintage" de "Carol" (avec aussi Cate Blanchett), affirme de plus en plus sa ressemblance avec l'actrice Audrey Hepburn. A Rooney, le Festival de Cannes lui a décerné l'année dernière le prix d'inteprétation féminine, et ce n'est pas uniquement pour son physique, mais aussi pour la justesse de son interprétation : celui de Thérèse, cette jeune femme tourmentée par ses sentiments, et attirée par Carol, une élégante bourgeoise new-yorkaise beaucoup plus active. Au cours d'un voyage organisé, les deux femmes tombent amoureuses l'une de l'autre. Todd Haynes reproduit fidèlement l'ambiance de l'époque, ce qui permet de nous sensibiliser au destin tragique de ses protagonistes, le tout surmonté d'une mise en scène et lumière très travaillées (voir la critique ici).
Après six films, voici un nouvel épisode de la saga "Rocky", réalisée par Ryan Coogler: "Creed" (Michael B. Jordan, Sylvester Stallone). Adonis Johnson Creed n'a pas connu son père, le célèbre boxeur Apollo Creed, décédé peu de temps avant sa naissance. Le jeune homme se rend sur le lieu où son père a jadis affronté Rocky Balboa. Se découvrant également des aptitudes pour la boxe anglaise, Adonis est coaché par Rocky Balboa lui-même. Michael B. Jordany est un acteur impressionnant. Sylvester Stallone, qu'on suppose être prochainement nommé aux Oscars 2016, pour son rôle, joue avec intensité et pourtant ce n'était pas le plus facile, car cette fois-ci l'acteur de 69 ans, se tient loin du ring... Ainsi, le réalisateur, réconcile deux générations de fans, et termine en beauté une saga restée emblématique grâce à sa bande-originale...
En salles également, le trhiller de Julien Seri, "Night Fare" (Jonathan Howard, Jonathan Demurger, Fanny Valette) en partie financé par les dons des spectateurs, via le site participatif Ulule. Luc et Chris, son ami anglais, montent dans un taxi pour rentrer chez eux après une soirée parisienne bien arrosée. Arrivés à destination, ils s'enfuient sans payer la course. Ils sont tombés sur le mauvais chauffeur… Le taxi va se mettre en chasse toute la nuit. Mais, est-ce vraiment l'argent qu'il veut ? (voir ici l'interview de Julien Seri pour Planète Cinéphile).
Après avoir publié "C'est le métier qui rentre", voilà que Sylvie Testud incarne quasiment son propre personnage pour raconter son histoire, mais sous la direction de la réalisatrice Diane Kurys (avec Josianne Balasko, Zabou Breitman) dans "Arrête ton cinéma". C’est dans l’enthousiasme que Sybille démarre l’écriture de son premier film. Actrice reconnue, elle va passer pour la première fois de l’autre côté de la caméra. Tout semble lui sourire. Ses productrices Brigitte et Ingrid sont deux personnages loufoques mais attachants et Sybille se jette avec elles dans l’aventure, mettant de côté sa vie familiale. Mais, du choix improbable des actrices, aux réécritures successives du scénario, en passant par les refus des financiers, le rêve merveilleux va se transformer en cauchemar. Incorrigible optimiste, Sybille réalisera trop tard que ses productrices fantasques et totalement déjantées vont l’entraîner dans leur folie… On aurait pu y voir une critique acerbe, tendre, et très drôle sur l'envers du décor du septième art, comme on les aime en France (il suffit de voir simplement le succès de "Ma femme est une actrice", ou bien encore "Meilleur espoir féminin"). A la place on y trouve un scénario creux, et très attendu; un enchaînement de gags plus ou moins douteux et très "cartoonesque", qui ne font rire que leurs interprètes. Il y a cet étrange gouffre entre le livre qui décrit des situations drôles mais qui ont au moins le mérite d'être réalistes, et le film qui prend, avec trop d'assurance, la direction du déjanté. Dommage! (voir notre critique ici).
Enfin, Frédéric Schoendoerffer, réalise "Le Convoi" ( Benoît Magimel, Reem Kherici, Tewfik Jallab). Organisés en go fast, sept hommes, répartis dans quatre voitures, convoient une tonne trois cent de résine de cannabis au départ de Malaga au sud de l’Espagne. Direction Creil en banlieue parisienne. Mais pour Alex, Yacine, Majid et les autres, ce qui aurait dû être un convoi ordinaire va devenir un convoi fatal. Sept homme mais très vite une femme aussi, Nadia, une jeune touriste française qui remonte d’un voyage au Maroc, embarquée malgré elle dans l’aventure parce qu’elle était au mauvais endroit au mauvais moment. Une plongée au cœur du trafic, le temps d’une journée, avec les hommes qui en vivent. Bonne semaine à tous !
Courtesy of Paramount Pictures France, UGC Distribution, Bac Films, Warner Bros. France, Kanibal Films Distribution
Commenter cet article